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M. Daniel Bernoulli écrivit à l’Académie pour le lui proposer ; tout de suite on alla aux voix, et la pluralité fut pour qu’on le proposât au roi, qui a bien voulu l’agréer. Pour moi, j’ai résolu de ne prendre dorénavant aucune part à ce qui regarde l’élection de nos membres étrangers. Nous en avons, je crois, environ cent cinquante ; si on voulait en pousser le nombre jusqu’à deux cents et au delà, je ne m’y opposerais point. Puisque j’en suis sur le chapitre des membres de l’Académie, pourriez-vous me dire en confidence pourquoi M. Pernetti, que le roi a fait venir pour être son bibliothécaire et à qui il a assigné une pension de 1000 écus sur notre caisse, n’a point été mis de l’Académie[1] ? On en parle diversement, mais personne n’en a encore donné une bonne raison. Adieu, mon cher et illustre ami il ne me reste de papier que pour vous renouveler les assurances de mon estime et de mon attachement inviolable.

P.-S. Je viens de lire une seconde partie de la Destruction des Jésuites ; j’en suis enchanté et j’en félicite l’auteur.


52.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 18 janvier 1768.

Puisque votre mariage, mon cher et illustre ami, est une affaire d’arrangement et de convenance, je vous en fais mon compliment, comme les prêtres donnent l’absolution quantum possum et quantum tu indiges ; et je trouve que, tout calculé et pour dernier résultat, vous avez très-bien fait.

Vous pouvez être sûr que le prix sur la Lune sera remis ainsi je

  1. Dom Antoine-Joseph Pernety, bénédictin, né à Roanne le 13 février 1716, mort en 1801. Après avoir été aumônier de Bougainville dans un voyage que celui-ci fit aux îles Malouines, il quitta son ordre en 1766 et fut appelé en Prusse par Frédéric II, qui le nomma conservateur de la Bibliothèque de Berlin avec une pension. Il rentra en France en 1782 et, entre autres travaux, d’Alchimie.