Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

qui vous rendra celle-ci. J’ai reçu aussi tous les Livres que vous avez eu la bonté de m’envoyer, à l’exception seulement de la Destruction des Jésuites qu’on m’a dit avoir été confisquée à Strasbourg. Mais M. Bitaubé, qui en a un exemplaire, m’a promis de me le prêter, et je ne manquerai pas d’en profiter. Si ma reconnaissance pouvait encore être augmentée, elle le serait infiniment par les présents que vous venez de me faire, et surtout par la manière extrêmement honorable dont vous avez bien voulu parler de moi dans vos nouveaux Opuscules[1], d’autant plus que je ne puis la regarder que comme un pur effet de votre amitié.

Je n’ai pas pu lire encore votre dernier Mémoire sur les verres optiques, parce que M. Beguelin, à qui je l’ai d’abord prêté parce qu’il s’occupe fort de ces matières, ne me l’a pas encore rendu ; mais, en revanche, j’ai bien lu et relu vos Opuscules, et j’ai même fait par-ci par-là différentes remarques que je vais soumettre à votre jugement.

J’ai été enchanté de votre solution du mouvement d’un corps quelconque j’en ai aussi donné une dans un Mémoire que j’ai lu l’année passée à l’Académie, mais la vôtre a sur la mienne et sur celle de M. Euler l’avantage de l’élégance et de la simplicité du calcul. Quant à la manière de déterminer les axes principaux, je trouve aussi la vôtre préférable à celle de M. Euler ; pour moi, j’en ai fait abstraction, et ma solution est indépendante non-seulement de cette considération, mais aussi de celle de la rotation du corps autour d’un ou de plusieurs axes. Au reste, j’ai peine à vous accorder la proposition que vous avancez dans l’article 80 du vingt et unième Mémoire (p. 29) ; au moins il ne me paraît pas que le calcul sur lequel vous l’appuyez soit tout à fait concluant. Cette proposition est, ce me semble, dans le même cas que celles des pages 181 et 190 du troisième Volume de vos Recherches sur le système du monde[2], et dont nous avons beaucoup causé autrefois. Il me paraît évident que ces propositions ne sont vraies qu’à peu près, c’est-à-dire aux quantités du second ordre et des ordres ultérieurs près,

  1. Voir la note 3 de la page 2.
  2. Recherches sur différents points importants du système du monde. Paris, 1754-1756, 3 vol in-4o.