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On a donné la place de Camus à l’abbé Bossut. Le marquis de Condorcet l’aurait eue sans difficulté s’il résidait à Paris, et d’ailleurs sa famille ne veut pas qu’il soit adjoint de l’Académie. Nous avons pourtant grand besoin de géomètres. Je voudrais bien que nous pussions l’acquérir, d’autant qu’il nous vaque encore une place par la mort de M. Déparcieux[1]. C’était un de ces hommes qu’il est bon d’avoir dans les Académies, afin que les gens en place soient persuadés qu’elles sont bonnes à quelque chose.

Je souhaite que vous ayez de bonnes pièces sur les verres achromatiques j’ai donné des formules pour les oculaires, mais les calculs arithmétiques m’ennuient et me fatiguent si fort, que je n’y penserai pas si tôt. J’ai encore un troisième Mémoire à vous envoyer sur ce sujet. Il est actuellement sous presse. Si je puis en avoir un exemplaire avant le départ de M. de Redern, je le prierai de s’en charger ; sinon, ce sera pour une autre occasion. À propos, j’oublie de vous dire qu’il est ridicule que vous vouliez payer le port des Mémoires de l’Académie qu’on m’envoie. Cela n’est ni juste ni convenable. J’attends avec impatience les Volumes de 1762 et que je n’ai pas encore, et qui, selon mon calcul, doivent paraître à présent. Adieu, mon cher ami portez-vous bien et soutenez, comme vous faites, l’honneur de la Géométrie, qui est encore votre maîtresse et qui n’est plus que ma vieille femme.


59.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 29 novembre 1768.

Il y a environ huit jours, mon cher et illustre ami, que je remis à

  1. Antoine Déparcieux, géomètre, ingénieur, membre de l’Académie des Sciences (1748), né à Cessoux (Gard) le 18 octobre 1703, mort à Paris le 2 septembre 1768.