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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

je crois qu’il n’a pas tout dit ; mais j’ai vu, avec quelque regret, qu’il m’avait enlevé la fleur des réflexions que j’avais faites sur ce sujet. Je pourrai vous en faire part une autre fois.

Ce Traité du Calcul intégral me paraît plein d’excellentes choses ; dites-moi, je vous prie, si le second Volume paraît ou si vous savez quand il paraîtra. Pour prévenir l’inconvénient où je viens de tomber, je fais parapher actuellement par le secrétaire de l’Académie l’énoncé de différents problèmes et théorèmes de Calcul intégral, afin de m’en conserver du moins la possession et de constater que je les ai trouvés de mon côté, si ce diable d’homme me prévient encore sur quelques-uns, ce qui pourrait bien être, car où ne fouille+il pas ? Adieu, mon cher et illustre ami ; je vous embrasse de tout mon cœur. Donnez-moi des nouvelles de votre santé et surtout ménagez-la, pour vous premièrement, et puis pour l’intérêt des sciences et pour la tranquillité de vos amis, à la tête desquels je me flatte que vous me placez. Iterum vale et me ama.


67.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Berlin, ce 15 juillet 1769.

Mon cher et illustre ami, j’ai reçu successivement les deux paquets que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer et j’y ai trouvé trois Mémoires pour notre Académie, que je lui ai présentés jeudi passé et dont elle m’a chargé de vous témoigner sa reconnaissance. S’ils étaient venus un peu plus tôt, on aurait pu les faire paraître dans le Volume de 1767, qui est actuellement sous presse, et j’en aurais volontiers supprimé un des miens pour leur faire place ; mais à présent la Classe de Mathématiques est déjà presque tout imprimée, et, d’ailleurs, elle est déjà si chargée, que ce serait une espèce d’indiscrétion de