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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

grale particulière ; mais il est vrai aussi que, dans l’endroit cité, vous n’avez pas besoin de l’intégrale générale ; ainsi, cette remarque ne touche point au fond de votre méthode.

J’ai reçu, il y a quelques jours, le Volume de 1762. J’y ai trouvé le Mémoire de M. Beguelin, dont il m’avait déjà envoyé l’extrait, au moins pour ce qui me regarde. Je n’ai point encore eu le temps de le lire avec l’attention qu’il exige. Il se pourrait bien faire que ses calculs et les miens fussent également justes ; mais je soupçonne que les quantités négligées dans le calcul algébrique peuvent produire une aberration beaucoup plus grande qu’on ne croit, et ce qui me le fait penser, c’est que les objectifs calculés par feu M. Clairaut donnent aussi, pour la plupart, selon M. Beguelin, de grandes aberrations. Je reprendrai cette matière quand j’en aurai le courage, car il n’y a qu’une chose qui me rebute pour y revenir c’est la longueur des calculs qui m’ennuie et me fatigue à l’excès. Au reste, je vous prie de faire à M. Beguelin mes compliments et mes remercîments, et de lui dire que j’ai trouvé occasion de parler de lui avantageusement, à cette occasion même, dans la dernière Lettre que je viens d’écrire au Roi. J’ai dit aussi un mot de M. Lambert, d’après le bien que vous m’en dites[1] ; je désirerais beaucoup pouvoir améliorer le sort de l’un et de l’autre. Si la Photométrie[2] de M. Lambert était en latin, je vous serais obligé de m’indiquer où on la trouve. Quant aux Lettres d’Euler à une princesse d’Allemagne, il est inutile de me les envoyer, à moins qu’elles ne soient déjà parties ; en ce cas, je céderais mon exemplaire à quelque ami et je vous ferais remettre le prix du vôtre. Vous avez bien raison de dire qu’il n’eût pas dû faire imprimer cet Ouvrage pour son

  1. Le même jour, en effet, 7 août, d’Alembert écrivait à Frédéric II « Les Mémoires de votre Académie des Sciences sont un excellent Ouvrage et prouvent que c’est une des Sociétés savantes les mieux composées de l’Europe. Je ne parle pas seulement de M. de la Grange, dont le mérite est bien connu de Votre Majesté ; je parle, entre autres, de MM. Lambert et Beguelin, qui donnent tous deux d’excellents Mémoires dans ce Recueil et qui me paraissent dignes des bontés dont Votre Majesté a toujours honoré le mérite, » (Œuvres de Frédéric II, t. XXIV, p. 460.) Frédéric lui répond le 14 septembre : « Les trois sujets dont vous parlez sont, sans contredit, ce qu’il y a de mieux dans ce corps. » (Ibid., p. 461.)
  2. Voir plus haut la note de la page 141.