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honneur. Il est incroyable qu’un aussi grand génie que lui sur la Géométrie et l’Analyse soit en Métaphysique si inférieur au plus petit écolier, pour ne pas dire si plat et si absurde, et c’est bien le cas de dire : Non omnia eidem Dii dedere.

Je serai ravi de recevoir le Volume de 1767, et surtout vos Mémoires. Si vous avez occasion de me les envoyer à part et le plus tôt que vous pourrez, j’en serai ravi, car j’ai grande impatience de les lire. Adieu, mon cher et illustre ami ménagez votre santé avant toutes choses, et souvenez-vous que c’est là res prorsus substantialis. Ne me faites point d’excuse de la longueur de vos Lettres je les trouve toujours trop courtes. Vale et me ama. Je vous embrasse de tout mon cœur.

À Monsieur de la Grange, directeur de la Classe mathématique
de l’Académie royale des Sciences, à Berlin
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70.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Berlin, ce 12 septembre 1769.

Mon cher et illustre ami, je compte que vous aurez déjà reçu mes Mémoires sur la résolution des équations ; M. Briasson, à qui j’en ai fait envoyer deux exemplaires, doit vous les remettre entièrement francs de port ; l’un est pour vous, et l’autre, je vous prie de le faire parvenir de ma part à notre ami le marquis de Condorcet. Je serai plus que récompensé de mon travail si vous le jugez digne de quelque attention. Toute mon ambition est de pouvoir mériter votre suffrage. Depuis l’impression de ces Mémoires, j’ai fait quelques nouvelles remarques sur ma méthode pour les résolutions numériques des équations, que j’ai déjà lues à l’Académie et que je pourrai vous communiquer si vous le souhaitez. Elles ont rapport surtout à la manière de reconnaître et de