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pour l’engager, par ce moyen, à lui faire part de ses observations, tant sur la comète que sur d’autres sujets importants d’Astronomie ; car, quoique nous ayons un bon observatoire, et même assez bien fourni d’instruments, nous n’avons pour astronomes que M. Castillon, qui n’y met presque jamais les pieds, et M. Bernoulli, qui ne fait que commencer. J’apprends que ma Lettre a eu tout l’effet qu’on pouvait souhaiter et que Sa Majesté a daigné ordonner à l’Académie de recevoir M. Messier académicien étranger : c’est à quoi on procédera jeudi prochain.

Il ne paraît encore rien d’Euler ; mais, si vous voulez, je me charge de vous faire parvenir ses Ouvrages à mesure qu’ils paraîtront, par le même canal de M. Briasson, si je ne trouve pas d’autre occasion.

Je vous embrasse de tout mon cœur et je suis à vous pour la vie.


71.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 16 octobre 1769.

Mon cher et illustre ami, j’ai été faire à la campagne une retraite d’environ un mois, dont, par parenthèse, je ne me suis pas trop bien trouvé, et c’est en revenant à Paris, il y a dix ou douze jours, que j’ai trouvé votre Lettre du 12 septembre. J’ai envoyé sur-le-champ chez Briasson, qui n’avait pas encore reçu le paquet que vous m’annoncez et qui ne l’a pas reçu encore en ce moment. Je me fais un grand plaisir de lire vos Mémoires, mais je ne veux pas tarder plus longtemps à vous en remercier. Je remettrai au marquis de Condorcet l’exemplaire que vous lui destinez. Je serai charmé de voir la suite de vos recherches sur les racines imaginaires des équations ; mais je ne puis approuver votre délicatesse au sujet de M. Fontaine, qui vous a attaqué, comme vous le verrez incessamment, sur la méthode de maximis et minimis.