Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/186

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je crois que je n’aurais pas tort. Vous pouvez être assuré que j’enverrai quelque chose pour le concours prochain, à moins que des obstacles insurmontables ne m’en empêchent. Je compte d’envisager le problème des trois corps d’une manière générale et tout autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à présent ; ce n’est pas que je me flatte de donner une théorie de la Lune meilleure que celles qu’on a déjà, mais je pense qu’il est bon de tourner et de retourner cette question de tous les sens possibles, sauf à s’en tenir après tout aux solutions connues si l’on n’en trouve pas de meilleures.

Ce que vous me dites de votre santé me jette dans les plus grandes inquiétudes. Je pense comme vous qu’un voyage, et surtout celui d’Italie, pourrait vous faire du bien je ne doute pas que vous ne trouviez, si vous voulez, bien des occasions de le faire avec toute la commodité possible et sans qu’il vous en coûte presque rien, et vous pouvez être sûr d’être reçu en Italie avec tous les égards que vous méritez. Je voudrais bien que les circonstances me permissent de vous y accompagner ; c’est un voyage que je souhaite de faire depuis longtemps, mais Dieu sait quand je le pourrai au reste, si vous partez, comme vous y paraissez disposé, suivant ce que M. Bitaubé vient de me dire, je vous prie de m’en donner avis et de me marquer en même temps comment je pourrai avoir de vos nouvelles et vous donner des miennes. Je ne sais si vous savez que le marquis Caraccioli a été nommé amhassadeur de Naples à Paris. Il me mande qu’il compte d’y être dans deux mois ; j’en suis d’autant plus charmé que, comme j’entretiens toujours avec lui un commerce de Lettres, je pourrais me servir de son canal pour la continuation de notre correspondance. Comme il a pour vous une très-grande estime, je ne doute pas qu’il ne s’empresse de cultiver votre connaissance, et je puis vous assurer que vous trouverez en lui un homme qui joint à beaucoup de philosophie un excellent caractère.

Le Volume de l’année 1763 a paru, et je crois que M. Formey s’est chargé de vous le faire parvenir ; celui de 1768 est sous presse et paraîtra à la Saint-Michel ; je n’ai pu y faire entrer vos remarques sur le Mémoire de M. Beguelin, mais elles seront certainement imprimées