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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

Je crois que l’extrait que je vous ai envoyé de la pièce d’Euler sur la Lune ne vous aura pas découragé de travailler à ce sujet et que nous aurons quelque chose de vous pour l’année prochaine. Avez-vous yu la théorie de la Lune de Mayer[1], qu’on vient d’impriner à Londres ? Elle m’a donné occasion, ainsi que la pièce d’Euler, de m’occuper un peu et à bâtons rompus des moyens de simplifier et de perfectionner cette théorie, et j’ai remis à l’Académie un Mémoire qui contient quelques vues à ce sujet, mais que mon peu de force de tête m’empêchera de pousser bien loin. Je vous dirai, à mon retour, si je suis condamné à rester toute ma vie imbécile.

Vous m’avez dit, ce me semble, il y a quelque temps, que vous cherchiez un libraire pour imprimer un Volume de Mémoires de vous sous le titre d’Opuscules. Où en êtes-vous à ce sujet ? J’aurais grande envie que ce Volume parût et encore plus d’envie de le voir. Mais, encore une fois, je ne puis penser à tout cela qu’à mon retour : Cependant ne négligez pas de m’envoyer, pendant mon absence, par les occasions favorables, ce qui pourra m’intéresser. Arrangez-vous avec M. Formey pourl’envoi de vos Mémoires, car voilà deux Volumes que vous m’envoyez chacun de votre côté et que j’ai reçus doubles. Je compte que le Volume de 1768 paraîtra bientôt ; il ne me manque plus aucun des autres, et j’ai la suite complète jusqu’à 1767 inclusivement. Adieu, mon cher et illustre ami conservez votre santé pour le bien de la Géométrie, et j’ajoute par amitié pour moi. Je vous embrasse de tout mon cœur.

P.-S. — En finissant cette Lettre, je reçois la première feuille de l’Histoire de notre Académie de 1768, qui doit commencer le Volume où sont les Mémoires que je vous envoie, et, comme cette première feuille contient le discours que j’ai lu à l’Académie en présence du roi de Danemark, j’ai imaginé que vous ne seriez pas fâché de l’avoir. Je souhaite que vous n’en soyez pas mécontent, et j’ose presque l’espé-

  1. Il s’agit sans aucun doute de l’Ouvrage de Tobie Mayer (mort en 1762) que Maskelyne a publié sous le titre de Tabulæ motuum Solis et Lunæ, novæ et correctæ, nuetore Tobia Mayer ; quibus accedit Methodus longitudinum promota, eodem auctore. Londres, 1770 ; in-4o.