Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/206

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de lui faire des compliments de ma part et des excuses de la petite impolitesse que j’ai commise à son égard en omettant de le remercier du présent qu’il m’a fait, il y a environ quatre ans, de sa pièce sur le mouvement des planètes[1]. Comme je ne faisais alors que d’arriver dans ce pays et que j’étais accablé de mille petits devoirs qui ne me laissaient guère de temps de reste, il se peut que j’aie manqué à l’honnêteté que je lui devais, mais je vous prie de l’assurer du cas que j’ai toujours fait de ses talents et de ses Ouvrages. Je lui destine un exemplaire de la traduction française de l’Algèbre allemande[2] d’Euler, qui s’imprime actuellement à Lyon et où la moitié du second Volume, qui roule entièrement sur l’analyse de Diophante, est de ma façon je le lui ferai parvenir dès que l’Ouvrage paraîtra, mais je le dispense d’avance de tout remercîment. Vous jugez bien que je ne manquerai pas de vous en envoyer aussi un exemplaire, ainsi qu’à notre ami le marquis de Condorcet, à qui je vous prie de vouloir bien faire mille compliments de ma part. Je compte que vous aurez reçu une petite balle que je vous ai envoyée il y a quelque temps, et qui contient les deux derniers Volumes de notre Académie, savoir les années 1768 et 1769, le troisième Volume du Calcul intégral d’Euler, qui paraît depuis peu, et dont il n’y avait encore à Berlin que ce seul exemplaire, qui est venu de Pétersbourg dans les équipages du prince Henri[3], et deux brochures pour le marquis de Condorcet, lesquelles renferment les Mémoires que j’ai donnés dans les mêmes Volumes pour 1768 et 1769. Si vos occupations et surtout votre santé vous permettent de jeter les yeux sur ces Mémoires, j’espère que vous voudrez bien me faire la grâce de m’en dire votre avis je suis surtout fort curieux de savoir ce que vous pensez de la nouvelle méthode que j’ai donnée dans le Volume de 1768 pour réduire en série les racines des équations littérales, et dont j’ai fait ensuite l’ap-

  1. C’est sans doute l’Ouvrage intitulé Recherches sur les altérations que la résistance de l’éther peut produire dans le mouvement moyen des planètes. Paris, 1766 ; in-4o.
  2. Les Éléments d’Algèbre, par M. Léonard Euler, traduits de l’allemand avec des notes et des additions, parurent seulement en 1774 (Lyon et Paris, 2 vol in-8o). Les additions de Lagrange occupent les pages 369-658 du second Volume. — Voir Œuvres, t. VII, p. 5-180.
  3. Le prince Henri de Prusse.