Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/218

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un fatras de calcul. Comme votre théorème XLIX a quelque rapport la méthode que j’ai donnée dans le troisième Volume de Turin, je l’ai particulièrement examiné, et il me semble qu’il ne saurait être exempt de l’inconvénient de donner des arcs de cercle où il ne doit point y en avoir, comme dans l’exemple de l’article 107. Il serait trop long de vous dire les raisons qui me portent à en juger ; vous n’aurez pas de peine à voir si j’ai raison ou tort, et je soumets d’avance mon jugement au vôtre. Si vous avez reçu une pièce dont la devise est Juvat integros accedere fontes, je vous dirai à l’oreille qu’elle vient de moi mais je vous avouerai en même temps que je ne l’ai envoyée que pour faire nombre et pour ne pas manquer à la parole que je vous avais donnée, car, d’ailleurs, je sens qu’elle ne peut avoir que très-peu de mérite relativement à la question du prix, et, comme par cette raison j’imagine qu’elle sera mise au rebut, je vous prie de ne pas dire qu’elle est de ma façon. M. Euler m’a mandé qu’il avait achevé sa théorie de la Lune et qu’il avait heureusementsurmonté toutes les difficultés qu’il y avait rencontrées ; ainsi la pièce qu’il vous a envoyée doit laisser bien peu à désirer. Je suis fort curieux de savoir ce qui en est. À propos, avez-vous lu sa Dioptrique ? Il me semble qu’il y a de fort jolies formules, mais je doute fort qu’elles soient d’un grand usage, malgré l’immense détail de calcul où il est entré pour en montrer l’application. Il doit encore y avoir un troisième Volume (car je suppose que vous avez reçu les deux premiers comme moi), dont j’ignore le sujet ; je le recevrai bientôt, avec le quatorzième Volume des Commentaires, qui doit renfermer une nouvelle théorie des comètes. Je ne vous réitère pas les offres que je vous ai déjà faites de vous envoyer les Ouvrages nouveaux de M. Euler et des autres géomètres du Nord, qui sont, à la vérité, en bien petit nombre. Vous savez que vous ne pouvez pas me faire de plus grand plaisir que de me donner des occasions de vous servir ; vous ne devez pas craindre non plus de m’incommoder par ces bagatelles, et d’ailleurs les obligations que je vous ai sont infiniment au-dessus de tous les petits services que je pourrais jamais vous rendre.

J’ai été fort touché de la mort de M. Fontaine, et surtout des circon-