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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

peut-être poussées plus loin si l’état de faiblesse où est toujours ma tête me l’avait permis. C’est ce même état de faiblesse qui fait que je n’ai pu encore examiner à fond l’objection que vous me faites sur le théorème XLIX et l’article 107. Il est vrai que ma méthode a du rapport avec celle que vous avez donnée dans les Mémoires de Turin pour le même objet ; j’ai même dit, dans le quatrième Volume de mes Opuscules, page 373, que c’était votre Mémoirequi m’en avait fait naître l’idée. J’y reviendrai plus à loisir et à petites reprises fréquentes, car je ne puis travailler que de la sorte ; je comparerai ma méthode avec la vôtre, et je vous dirai ce qui en résultera.

Je n’ai pas eu de peine à reconnaître l’auteur de la pièce Juvat illtegros accedere fontes ; elle me paraît très-belle, au moins quant à la partie qui y est traitée. Je voudrais que l’auteur eût poussé plus loin l’application à la théorie de la Lune, et il ne tiendra pas à moi qu’il ne suive ce travail. Ce que nous avons eu de Pétersbourg pour ce nouveau concours n’ajoute pas grand’chose, ce me semble, à ce que nous avions déjà eu ; il y a seulement plus de travail quant au calcul. Il est vrai que ce travail peut mériter récompense, mais les grandes difficultés de la question ne me paraissent pas entamées. Au reste, quelque envie que j’aie de vous garder le secret, je dois vous prévenir que plusieurs des commissaires vous ont reconnu ainsi que moi mais soyez sûr qu’il n’y a à cela nul inconvénient et que le jugement de l’Académie, quel qu’il puisse être, ne vous mettra jamais dans le cas de désavouer cet Ouvrage, qui me paraît vraiment digne de vous et qui n’a besoin que d’être achevé.

J’ai reçu les deux Volumes de la Dioptrique d’Euler, mais je n’y ai pas encore jeté les yeux, quoique depuis quelque temps je me sois un peu occupé de recherches sur la théorie des observations, que je crois avoir généralisée et simplifiée. Quand j’aurai un peu plus de loisir, je verrai les formules de M. Euler. Puisque vous ne voulez point de la traduction du P. Boscovich, je voudrais bien au moins avoir quelque autre chose à vous envoyer. S’il paraît ici quelque Ouvrage qui puisse vous convenir, j’espère que vous n’en ferez pas de façons avec moi, et