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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

cette place ne soit donnée à celui qui le mérite. Je ne suis pas bien sûr d’en avoir le crédit, mais j’y ferai bien certainement de mon mieux, et, en ce cas, je vous laisse à deviner sur qui le choix tombera.

M. Salomon ne m’a remis que depuis deux jours le Volume de Göttingen, dont je vous suis très-obligé. Ce Volume me paraît bien faible de Géométrie, comme à vous. La pièce de Kæstner contre moi est, ce me semble, bien mince pour le fond et surtout bien ridicule pour la forme. Je ne sais si elle vaut la peine que j’y réponde. En tout cas, ce serait en peu de mots et tout à mon aise.

L’abbé Bossut m’a chargé de vous envoyer, en vous faisant mille compliments de sa part, un Traité élémentaire de Mécanique statique[1] qu’il vient de publier. Comme ce ne sont que des éléments, j’attendrai quelque occasion pour vous le faire parvenir sans frais. Écrivezmoi un mot d’honnêteté pour lui.

J’ai reçu, de la part de l’Académie de Pétersbourg, les trois Volumes du Calcul intégral d’Euler. Si vous ne les avez pas à vous, dites-le moi tout franchement ; je vous les enverrai, ou par M. Salomon quand il retournera à Berlin, ou plus tôt si j’en trouve l’occasion, car j’en ai deux exemplaires.

J’ai grande envie de voir le Volume de 1770 et surtout ce que vous y aurez mis. On imprime actuellement le nôtre, quoique celui de 1769 ne paraisse pas encore. Je n’aurai rien dans ce Volume, mais je compte donner dans le courant de cette année un Volume d’Opuscules et peut-être un second l’année prochaine. Il n’y aura pas grand’chose qui mérite votre attention, mais ce seront du moins des matériaux que d’autres pourront mettre en œuvre mieux que moi. Je sens que ma tête n’est presque plus capable de recherches mathématiques, et je pourrais bien finir ma carrière en ce genre par ces deux Volumes.

Je vous serai très-obligé d’examiner sérieusement mes réflexions sur la théorie des ressorts. L’objection que fe vous ai faite sur l’équation n’est, comme je vous l’ai dit, qu’une bagatelle.

  1. Paris, 1772, in-8o.