Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/256

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ter que les astronomes s’attachassent à donner de même l’histoire des autres points principaux du système du monde ; il en résulterait une Astronomie beaucoup plus satisfaisante et plus instructive que celles où l’on suit la méthode ordinaire. Je suis bien charmé de voir que M. Cassini soutienne déjà si dignement le beau nom qu’il porte ; je prends d’autant plus de part à ses succès, que je le regarde en quelque façon comme mon compatriote, sa famille étant originaire des États du roi de Sardaigne, et je vous prie de lui faire, à ce titre, mes plus tendres compliments.

Il y a longtemps, mon cher ami, que je n’ai rien lu qui m’ait fait autant plaisir que vos nouveaux Mémoires sur la figure de la Terre[1] ; je ne vous dis pas cela par compliment, mais de tout mon cœur ; j’en attends la suite avec la plus grande impatience ; la dernière des feuilles que j’ai reçues est la feuille qui va jusqu’à la page 240 ; en attendant, je m’amuse à jeter sur le papier d’anciennes idées sur cette matière, que la lecture de vos recherches a réveillées en moi, et je compte de lire au premier jour, à l’Académie, un Mémoire sur ce sujet. Si, en recevant le reste de vos feuilles, je trouve que vous m’avez prévenu dans les points principaux, je jetterai mon Mémoireau feu ; sinon, je le soumettrai à votre jugement pour savoir s’il mérite d’être publié ou non. Je voudrais bien pouvoir vous consulter sur un grand nombre de Mémoires que j’ai dans mon portefeuille et dont j’ai lu, à la vérité, les titres à l’Académie (car c’est à peu près ce que j’en puis lire dans des assemblées telles que les nôtres), mais qui ne sauraient entrer dans nos Volumes, faute de place. Je pourrais, à la vérité, les publier à part, mais, comme ils sont en français, je crains de trouver nos libraires peu disposés à s’en charger ; au reste, videbimus et cogitabimus. Ne pourriez-vous pas faire en sorte que mes pièces pour le prix fussent imprimées ? Il me semble que l’on pourrait déjà faire un Volume des pièces couronnées depuis 1763. Les Mémoires de Turin ne paraissent point, et Dieu sait quand ils paraîtront ; enfin, il y a déjà près d’un an et demi que j’ai envoyé à Lyon, à M. Bruyset, un manuscrit, pour être imprimé à la

  1. Dans le sixième Volume des Opuscules.