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vous répète point ce que je vous ai dit et les offres que je vous ai faites. Je suis toujours à votre service et vous n’aurez qu’à parler. J’ai reçu du roi de Prusse une Lettre admirable, pleine de sens et de philosophie[1]. Elle devrait être au chevet de tous les rois. Adieu, adieu encore une fois, je vous embrasse de tout mon cœur.

Tuus
D’Alembert.

P.-S. — Je pense que vous aurez enfin reçu mon Livre. Vous n’y trouverez pas des recherches bien profondes, mais, ce me semble, plus de vues et de choses nouvelles que dans ce qui a été donné jusqu’ici à ce sujet.


10.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Turin, ce 13 novembre 1764.

Je ne saurais vous exprimer, mon cher et illustre ami, la joie que j’ai ressentie en apprenant le rétablissement de votre santé. Je vous assure que cette nouvelle était bien nécessaire à mon repos, car, depuis que je vous ai su malade, j’ai toujours été dans des craintes et des inquiétudes qui ne se peuvent représenter. Enfin, vous voilà donc hors d’affaire. Mais, au nom de Dieu, ne quittez point le régime que votre estomac n’ait repris toute sa vigueur ; surtout trêve de calculs.

J’ai reçu depuis peu votre bel Ouvrage sur l’Optique[2] ; je le lis et le relis avec la plus grande avidité et avec une extrême satisfaction ; j’admire comment vous avez pu vous livrer à un travail si énorme,

  1. C’est probablement la Lettre d’août 1764, insérée dans le tome XXIV, p. 382, des Œuvres de Frédéric II (Berlin, 1846-1856, 30 vol. in-8).
  2. Il s’agit du troisième volume des Opuscules mathématiques, publié en 1764, et qui contient cinq Mémoires sur l’Optique.