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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

cependant il paraît que le titre d’académicien est une recommandation suffisante pour obtenir des places et des pensions étrangères ; on en voit un grand nombre d’exemples parmi vos confrères. Il y a encore une autre considération importante à faire sur cette matière c’est qu’il est bien difficile que quelqu’un s’expatrie sans conserver une espèce d’envie ou de velléité de retourner tôt ou tard dans son pays, et il me semble que les Français, et surtout les Parisiens, sont encore plus dans ce cas que ceux des autres nations. Il s’agit donc d’examiner si votre ami, en quittant la place qu’il a à Paris, pourrait conserver quelque espérance d’en obtenir encore quelqu’une lorsqu’il voudrait y retourner.

Je vous prie de vouloir bien lui faire mes compliments et de lui dire combien je serais charmé de l’avoir pour mon confrère. Comme la Lettre qu’il vient de m’écrire n’exige point une prompte réponse, j’attendrai à la faire que la chose dont il s’agit soit décidée en attendant, je vous prie toujours de l’assurer de mes très-humbles services en tout ce qui pourra dépendre de moi.

J’attends avec heaucoup d’empressement la suite de votre Ouvrage ; des recherches d’un autre genre m’ont empêché de continuer celles que j’avais commencées sur l’attraction des corps solides ; je les reprendrai dès que j’aurai lu les vôtres. Je vous écrirai au premier jour, en réponse à la Lettre du 18 novembre, et je récapitulerai les objections que vous m’avez faites sur la théorie des ressorts, avec mes réponses, autant que je pourrai m’en souvenir ; mais il faut que j’attende que je sois délivré de quelque autre chose qui m’occupe depuis quelque temps. J’enverrai sûrement quelque chose pour le Concours ; ma pièce roulera principalement sur l’équation séculaire de la Lune, sur laquelle je crois avoir trouvé des résultats dignes de quelque attention de la part des géomètres et des astronomes. J’enverrai peut-être aussi avant la fin de l’année un Mémoire à votre Académie, mais je vous en dirai auparavant le sujet, afin de savoir s’il mérite de lui être présenté. Je compte écrire bientôt à M. le marquis Caraccioli, à qui je vous prie de vouloir bien, en attendant, présenter les assurances de mon vif et respectueux atta-