Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/282

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pensez de ma nouvelle méthode pour le mouvement des fluides. Il me semble qu’elle pourrait servir de base à une Hydrodynamique toute nouvelle et qu’elle expliquerait mieux les phénomènes que la mauvaise théorie du chevalier de Borda. Mais je ne sais si je pourrai en tirer grand parti, malgré tout le désir que j’en ai. Je ne sais pas encore quand je reprendrai le travail géométrique. Je me trouve beaucoup mieux pour ma santé, mais beaucoup plus mal pour mon plaisir, de l’avoir suspendu. En attendant, j’écris l’histoire de l’Académie française et de nos académiciens, sur laquelle j’aimerais fort à être à portée de vous consulter, car vous êtes bon à consulter là-dessus comme sur un problème.

M. de la Lande est depuis plus de huit jours à Versailles, où il intrigue avec son ami Boscovich ; c’est ce qui fait que je n’ai pu lui parler au sujet de l’envoi pour l’ambassadeur de Naples. Il me semble que le dernier paquet qu’il m’a remis de votre part est celui qui contenait le Volume de 1771, et il n’y avait rien pour cet ambassadeur. Je sais qu’il (l’ambassadeur) a reçu votre Algèbre du libraire. Peut-être y a-t-il en route quelque autre envoi que nous n’avons point encore reçu. J’éclaircirai cela avec M. de la Lande. Adieu, mon cher et illustre ami aimez-moi toujours. Je vous embrasse tendrement. Le marquis de Condorcet a fait un éloge excellent de feu M. Fontaine[1].

À Monsieur de la Grange,
directeur de la Classe mathématique de l’Académie royale
des Sciences et Belles-Lettres de Prusse, à Berlin.
(En note : Répondu le 20 décembre 1773.)

  1. Il est imprimé dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, année 1771, Histoire, p. 105-117.