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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

vous prie de recevoir tous les miens. Vous savez combien je vous suis attaché et quel cas je fais de votre amitié ; je vous embrasse très-tendrement.

À Monsieur d’Alembert, secrétaire de l’Académie française,
membre des Académies royales des Sciences de Paris, Berlin, etc., etc.,
rue Saint-Dominique, vis-à-vis Belle-Chasse, à Paris
.

132.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 14 avril 1775.

Il y a un siècle, mon cher et illustre ami, que je n’ai reçu de vos nouvelles. Je m’en console parce que-j’en sais d’ailleurs, que je vous crois en bonne santé et que la Géométrie profite sans doute de votre silence à mon égard. Je voudrais pourtant bien savoir des nouvelles de vos travaux, et surtout si vous songez à nos comètes pour le prix de cette année. Nous venons de remettre le prix sur les aiguilles[1] ; il n’en sera pas de même si vous travaillez aux comètes[2], ce que je désire beaucoup, car il reste encore plus d’une difficulté dans cette matière.

On vous aura peut-être dit que je suis directeur des canaux de navigation, avec 6000 livres d’appointements : fausseté. Je me suis seulement chargé, par amitié pour M. Turgot, actuellement contrôleur général et mon ami depuis quinze ans, de lui donner mon avis sur ces canaux, conjointement avec l’abbé Bossut et M. de Condorcet ; mais nous avons refusé les appointements qu’il nous offrait pour cela. Cet engagement m’obligera à revenir un peu à la Géométrie, et surtout aux fluides, sur lesquels j’ai depuis longtemps bien des matériaux qui dorment. Vous

  1. Voici l’énoncé du sujet de ce prix, qui avait été proposé pour l’année 1775 : Quelle est la meilleure manière de fabriquer les aiguilles aimantées, de les suspendre, de s’assurer qu’elles sont dans le vrai méridien magnétique, enfin de rendre raison de leurs variations diurnes régulières ?
  2. C’est-à-dire au sujet du prix proposé pour 1776 : La théorie des perturbations que les comètes peuvent éprouver par l’action des planètes.