Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne m’avez jamais dit ce que vous pensiez de la petite méthode que j’ai donnée dans mon sixième Volume d’Opuscules pour déterminer le mouvement des fluides dans des vases ; je crois qu’on en peut tirer parti pour perfectionner cette théorie. Ma tête est toujours bien peu capable de s’occuper d’études sérieuses, sans compter que nous essuyons à l’Académie des Sciences, M. de Condorcet et moi, des tracasseries qui nous en dégoûtent et dont le détail ne vous intéresserait guère.

Je m’occupe toujours de mes Éloges de l’Académie française, qui formeront un Ouvrage assez considérable pour être ennuyeux. J’en ai déjà lu quelques-uns aux assemblées publiques ; ils ont été bien reçus, mais gare l’impression ! Aussi ne m’y exposerai-je pas, au moins sitôt. Adieu, mon cher et illustre ami, je vous embrasse de tout mon cœur. Donnez-moi des nouvelles de votre santé et de vos travaux. Il me semble qu’on ne songe guère, à Turin, à vous rappeler. Comme je vous crois heureux où vous êtes, je vous conseille de n’en partir qu’à bonnes enseignes. Je n’ai point de nouvelles du marquis Caraccioli. On dit qu’il est parti de Naples pour aller à Rome recommander la canaille jésuitique au nouveau pape[1]. On ajoute qu’il reviendra en France par Vienne et par Berlin. Je me consolerai de ce long détour, s’il le fait, parce qu’il m’apportera de vos nouvelles. Adieu, adieu.

À Monsieur de la Grange, des Académies royales des Sciences
de France et de Prusse, à Berlin
.
(En note : Répondu le 30 mai 1775.)

133.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Berlin, ce 29 mai 1775.

On ne saurait être plus sensible que je le suis, mon cher et illustre

  1. Pie VI, élu le 15 février 1775, en remplacement de Clément XIV.