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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

ami, au vif intérêt que vous prenez à tout ce qui me regarde. Je vous ai écrit, si je ne me trompe, au commencement de l’année ; si depuis ce temps je ne vous ai pas donné de mes nouvelles, c’est qu’il ne m’est rien arrivé de particulier, et, quant à mes travaux, ils ont été si peu de chose, que j’aurais eu honte de vous en entretenir. Ce n’est pas que je n’aie lu de temps à autre quelque Mémoireà l’Académie, mais ce sont purement des Mémoires de remplissage et qui ne renferment rien d’assez piquant pour pouvoir mériter votre attention. Je suis maintenant après à donner une théorie complète-des variations des éléments des planètes en vertu de leur action mutuelle. Ce que M. de la Place a fait sur cette matière[1] m’a beaucoup plu, et je me flatte qu’il ne me saura pas mauvais gré de ne pas tenir l’espèce de promesse que j’avais faite de la lui abandonner entièrement ; je n’ai pas pu résister à l’envie de m’en occuper de nouveau, mais je ne suis pas moins charmé qu’il y travaille aussi de son côté ; je suis même fort empressé de lire ses recherches ultérieures sur ce sujet, mais je le prie de ne m’en rien communiquer en manuscrit et de ne me les envoyer qu’imprimées ; je vous prie de vouloir bien le lui dire, en lui faisant en même temps mille compliments de ma part. J’avais lu effectivement dans les gazettes la nouvelle dont vous me parlez, et j’y avais pris la plus grande part ; j’en attendais seulement la confirmation par des Lettres particulières pour vous en féliciter, ainsi que notre ami le marquis de Condorcet. Je viens maintenant d’apprendre que ce dernier a été fait directeur de la Monnaie. Dites-moi ce qu’il en est et si je dois lui en faire compliment. En attendant, je vous prie de me rappeler dans son souvenir et de me recommander à son amitié. Je crois lui avoir aussi écrit au commencement de l’année, et j’attends toujours de ses nouvelles : Je l’avais prié de vouloir bien se chargér de m’envoyer les Ouvrages que votre Académie fait paraître ; je viens maintenant de recevoir une balle qui contient ce qu’elle a publié depuis le temps de ma réception, mais c’est de la part

  1. Lagrange veut probablement parler de deux Mémoires insérés dans le Recueil de l’année 1772 (p. 343 et 651) et ayant pour sujet Les solutions particulières des équations différentielles et les inégalités séculaires des planètes.