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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

134.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Berlin, ce 6 juillet 1775.

Je profite, mon cher et illustre confrère, d’une occasion que M. Thiébault vient de m’offrir pour vous faire parvenir notre dernier Volume ; j’y joins, comme à l’ordinaire, un exemplaire séparé de mes Mémoires[1] pour le marquis de Condorcet, et de plus deux feuilles pour M. Cassini ; vous voudrez bien avoir la bonté de les leur faire remettre. Vous devez avoir reçu depuis peu une de mes Lettres ; je n’ai rien de nouveau à vous dire. Ma santé est assez bonne ; j’en suis plus content que de mes travaux géométriques. Je ne serais pas surpris que vous fussiez peu satisfait de ce que j’ai donné dans ce Volume, car je ne l’en suis guère moi-même. Les recherches d’Arithmétique sont ce qui m’a coûté le plus de peine et ce qui vaut peut-être le moins. Je crois que vous n’avez jamais eu envie de flairer un peu ces sortes de matières, et je ne crois pas que vous ayez tort. Je vous enverrai par la première occasion qui se présentera le premier Volume de Göttingue ; je ne l’ai pas encore reçu, mais je l’ai déjà vu annoncé ; je ne pense pas qu’il vaille mieux que les précédents, mais il servira toujours à faire nombre dans votre bibliothèque. Si je savais quelque autre chose qui pût vous faire plaisir, je m’en ferais un très grand de vous l’envoyer. Ne souhaiteriez-vous rien de ce pays-ci ? Il ne paraît, à la vérité, presque rien à Berlin qui puisse vous intéresser mais si, dans le reste de l’Allemagne, il se trouvait quelque chose dont vous fussiez curieux, je pourrais également vous le procurer.

Dites-moi si le marquis Caraccioli est déjà de retour à Paris ou bien s’il y a encore quelque probabilité qu’il passe par Berlin. Adieu, mon

  1. Voir, p. 302, la Lettre de d’Alembert du 10 juillet 1775.