Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/310

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j’ai employées n’ont presque d’autre mérite que celui d’une généralité peut-être plus apparente que réelle. J’espère que vous serez plus content du Volume qui va s’imprimer, où je compte faire paraître un Mémoire que j’ai lu depuis peu à l’Académie sur les intégrales particulières des équations différentielles, matière dans laquelle j’ai encore trouvé beaucoup à glaner. Je n’ai pas concouru pour le prix des comètes pour les raisons que je vous ai dites. Je souhaiterais cependant que le prix ne fût pas remis ; mais, s’il l’est, je m’engage dès à présent d’y travailler.

J’ai déjà voulu vous parler plusieurs fois d’une affaire qui regarde notre Académie et dans laquelle vous pourriez peut-être la servir ; mais comme elle ne presse pas, j’ai toujours différé de vous en écrire, faute de place dans mes Lettres. Voici maintenant de quoi il s’agit. Vous aurez sans doute appris la perte que nous avons faite l’année passée de M. Mekel[1], qui, par parenthèse, n’était point aimé du Roi, et qui a déjà été remplacé, tant à l’Académie qu’au Théâtre anatomique, par un de ses écoliers, M. Walter[2], qu’on dit être assez habile. Nous sommes depuis quelque temps menacés d’une perte peut-être plus considérable, celle de M. Margraff, qui a eu cet hiver une attaque de paralysie dont il ne s’est point rétabli jusqu’ici, en sorte qu’on ne peut plus guère compter sur lui. S’il venait à mourir bientôt[3], il n’y aurait personne à Berlin ni peut-être dans tous ces quartiers qui pût le remplacer, je ne dis pas d’une manière digne de lui, mais au moins d’une manière qui n’en fût pas tout à fait indigne ; cependant je suis assuré qu’il ne manquerait pas de prétendants à cette place, et il ne serait pas impossible que quelqu’un l’obtînt par cabale et par brigue. S’il y avait chez vous quelque jeune chimiste qui donnât beaucoup d’espérances et qui fût déjà connu par quelque Ouvrage ou Mémoire, et que cette personne fût disposée, le cas de la mort de M. Margraff avenant, à venir à Berlin

  1. Voir plus haut, p. 296, note 2.
  2. Johann-Gottlieb Walter, anatomiste, né à Kœnigsberg le ier juillet 1734, mort le 4 janvier 1818.
  3. Il ne mourut que le 7 août 1782, comme nous l’avons dit plus haut.