Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/330

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Je crois que je me suis trompé dans la réponse que j’ai faite à une de vos objections contre mon Mémoire sur les ressorts. Vous dites, dans la Lettre du 8 novembre 1771, que, si lorsque et sont égaux à zéro (comme je le suppose page 174), il s’ensuivrait de l’équation que donne égal à tout ce qu’on voudra, et qu’ainsi le ressort serait en ligne droite. J’en conviens, et je remarque que cette équation a en effet pour une de ses intégrales particulières comprises dans l’intégrale générale ; ainsi ma proposition est légitime.

Il y a quelque temps que je vous ai envoyé par la poste une Lettre de M. Beguelin, que je compte que vous aurez reçue. Le Roi a donné dernièrement 400 écus de pension à M. Weguelin, autant à M. Lambert, 200 à M. de Castillon et autant à M. Mérian[1]. Comme M. Beguelin n’a pas été compris dans cette distribution, non plus que dans aucune des précédentes, en sorte qu’il est maintenant le seul des anciens membres qui ne soit pas pensionné de l’Académie, je m’imagine que, sachant l’intérêt que vous avez toujours montré pour lui, il aura voulu vous prier de dire un mot en sa faveur c’est pour cela que je me suis hâté de vous envoyer sa Lettre. Au reste, M. Thiébault pourra vous mettre entièrement au fait de l’état des choses et vous dire bien des choses qu’on n’ose guère confier à des Lettres. Adieu, mon cher et illustre ami je fais les vœux les plus ardents pour la continuation de votre santé et pour qu’elle vous permette d’entreprendre le voyage projeté. En attendant que j’aie le bonheur de vous embrasser en personne, je vous embrasse très-tendrement dans mon cœur.

À Monsieur d’Alembert, secrétaire de l’Académie française,
des Académies des Sciences de Paris, de Berlin, de Pétersbourg ; etc., etc.,
au Louvre, à Paris
.

  1. Jean-Bernard Mérian, littérateur, né à Liechstall, près Bâle, le 28 septembre 1723, mort le 12 février 1807 à Berlin, où il était membre de l’Académie depuis 1750.