Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
335
DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

sorier de l’Académie, m’a prié de vous faire parvenir. Il vous supplie de vouloir bien la remettre à M. Bitaubé, s’il est encore à Paris, et, s’il en était déjà parti, de lui faire la grâce de la présenter vous-même à Son Altesse[1], en l’accompagnant de quelques mots pour appuyer sa demande auprès de ce prince. Je vous en aurai moi-même en particulier beaucoup de reconnaissance, étant charmé de pouvoir obliger M. Jourdan, et comme parent de M. Bitaubé et comme attaché à l’Académie. Je profite avec beaucoup de plaisir de cette occasion de vous donner de mes nouvelles et de répondre à votre dernière Lettre. Vous aurez sans doute appris par MM. Bitaubé et de Lancizolles les circonstances de l’accident qui est arrivé chez moi e tdont vous me demandiez des nouvelles, et comment j’en ai été quitte pour la peur. Quoique je n’eusse jamais eu peur du tonnerre, je crois que désormais je le craindrai encore moins, l’ayant vu impunément de si près.

Notre Volume de 1775 n’a pas encore paru, par la faute du libraire ; il doit cependant être tout à fait achevé et prêt à paraître. Celui de 1776 est déjà sous presse et l’on compte qu’il paraîtra à Pâques, l’Académie s’étant maintenant chargée elle-même de l’impression et de la publication de ses Mémoires, pour n’être plus obligée de dépendre du caprice et des vues intéressées des libraires.

Je suis bien fâché de n’avoir pu rien envoyer pour le concours des comètes. Ce n’est pas que je n’eusse bien des matériaux prêts, mais le temps m’a manqué pour les mettre en œuvre, et j’ai mieux aimé manquer de parole que de vous envoyer quelque chose de trop imparfait et d’indigne de votre attention. Je prendrai une autre fois mieux mes mesures l’obligation où j’ai été jusqu’ici de lire à peu près un Mémoire par mois m’a presque toujours empêché de me livrer à des occupations étrangères ; je serai désormais un peu plus libre, parce que notre Classe vient de faire l’acquisition d’un sujet très-laborieux et rempli d’ardeur pour les Sciences. C’est un M. Schulze[2], de ce pays, qui a été élève de

  1. Le margrave d’Anspach, neveu de Frédéric II. Il avait été présenté au Roi le 23 novembre 1777.
  2. Johann-Carl Schulze, astronome, professeur de Mathématiques, membre de l’Académie de Berlin (octobre 1777), né en 1749 à Berlin, où il mourut le 9 juin 1796.