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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

je puis vous dire. Je ne manquerai pas, puisque vous m’y encouragez, de m’occuper de la théorie de la Lune dès que je serai tranquille. Je vois en gros les difficultés que renferme la détermination des équations dont vous me parlez, _et je m’attacherai surtout à la discussion de ce point important.

Adieu, mon cher et illustre ami ; j’espère qu’avant que je reçoive votre réponse mon affaire sera décidée ; ainsi, vous pouvez écrire au roi que j’ai accepté et que je n’attends que mon congé pour partir, car vous voyez que l’affaire est trop avancée pour qu’il soit permis de reculer.

Écrivez-moi dorénavant sous l’enveloppe de M. Bouvier, agent du roi de Sardaigne à Lyon, pour M. Martin, banquier à Turin. Il ne me reste de papier que pour vous embrasser.


32.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 20 mai 1766.

Mon cher et illustre ami, votre Lettre m’a transporté de joie ; j’ai lieu d’espérer que ma négociation réussira ; je viens de l’écrire à l’instant au roi de Prusse[1], qui, dans sa dernière Lettre, me charge de faire tout mon possible pour vous persuader, et qui me réitère la

  1. Voici ce que, la veille, le 19 mai, d’Alembert avait écrit au roi de Prusse : « Sire, je ne perds point de temps pour apprendre à Votre Majesté que M. de la Grange a reçu ses offres avec autant de respect que de reconnaissance, qu’il se tient trop heureux d’avoir mérité les bontés d’un prince tel que vous et d’être à portée de les mériter encore davantage par ses travaux ; qu’il a demandé au roi de Sardaigne, son souverain, la permission d’accepter ses offres ; que le roi de Sardaigne lui a promis de lui faire donner incessamment sa réponse et a bien voulu lui faire espérer que sa demande ne serait point rejetée. Je crois donc, Sire, que M. de la Grange ne tardera pas à venir remplacer M. Euler, et j’ose assurer Votre Majesté qu’il le remplacera très-bien pour les talents et le travail, et que, d’ailleurs,