Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/78

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Voyez. Vous sentez qu’en ce cas votre sort serait beaucoup plus considérable. À tout hasard je vais en dire un mot au roi. Cela ne vous engagera à rien, ni lui non plus. Il suffit que vous acceptiez ses offres d’ailleurs, que vous alliez à Berlin avec une bonne pension et qu’il en soit content, et il me semble que tout va bien à cet égard.


34.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Turin, ce 4 juin 1766.

Mon cher et illustre ami, j’ai reçu vos deux Lettres à la fois, et j’ai été enchanté d’apprendre les bonnes dispositions que le roi de Prusse veut bien avoir pour moi. Je lui écris par ce même ordinaire une Lettre de remercîment accompagnée d’une autre Lettre pour M. de Catt, dans laquelle je le prie de me procurer la permission de passer par Paris et de me donner les instructions nécessaires pour mon voyage. Il est vrai que je n’ai pas encore obtenu mon congé, mais j’ai tout lieu de croire qu’on ne tardera pas beaucoup à me le donner ; et c’est ce que j’ai eu soin de marquer à M. de Catt, afin que je ne sois pas obligé d’attendre encore une autre réponse de lui, ce qui retarderait trop mon départ et me mettrait peut-être dans l’impuissance de passer par Paris. Je soupçonne, non sans raison, que le roi a fait écrire à Berlin et qu’il attend la réponse ; si cela était, il n’en serait que mieux pour moi. Quoi qu’il en soit, il m’est revenu de différents endroits que le roi est disposé à me laisser aller et qu’il veut que je parte d’ici très-content de lui. Videbimus. À l’égard de ce que vous me proposez de me procurer la place de président, c’est une nouvelle marque de votre amitié à laquelle je suis très-sensible, mais à laquelle je me connais trop pour pouvoir répondre. Mon amour-propre peut me faire croire