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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

39.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, 6 octobre 1766.

Mon cher ami, j’ai reçu votre Lettre de Londres ; je compte que vous êtes actuellement en chemin et que vous arriverez à Berlin le 15 d’octobre. Je prie M. de Catt de vous remettre cette Lettre et de vous rendre tous les services qui dépendront de lui. Vous savez combien je vous suis dévoué ; adressez-vous au roi pour les choses qui vous seront nécessaires, et soyez persuadé qu’il aura égard à vos demandes, parce que je suis bien sûr qu’elles seront justes. Dites à l’Académie en général et à chacun de ses membres en particulier combien je leur suis dévoué. Faites mes compliments à MM. Bitaubé, de Castillon, Thiébault, etc.[1] ; mais surtout portez-vous bien, pour l’avantage des sciences et de l’Académie. Quand vous aurez à m’écrire, adressez vos Lettres à M. de Catt.

Je n’ai point encore reçu de réponse du roi au sujet de la place de directeur, mais je compte qu’il aura bien voulu avoir égard à votre juste prière et faire avant votre arrivée les arrangements convenables à ce sujet. Adieu, mon cher et illustre ami ; je vous embrasse de tout

  1. Jean-François-Mauro-Melchior Salvemini de Castillon ou Castiglione, géomètre, né en 1709 à Castiglione (Toscane), mort le 11 octobre à Berlin, où il était devenu directeur de la classe de Mathématiques de l’Académie. D’Alembert, dans ses Lettres, le recommande souvent au roi de Prusse.

    Paul-Jérémie Bitaubé, né en 1732 à Kœnigsberg, d’une famille de réfugiés français, mort à Paris le 22 novembre 1808. Après avoir renoncé à l’état ecclésiastique, il devint membre de l’Académie de Berlin, revendiqua ; à la Révolution, ses droits de Français, et devint, en 1795, membre de l’Institut. Les plus connus de ses Ouvrages sont Joseph, poëme en prose, et une traduction d’Homère.

    Dieudonné Thiébault, né le 26 décembre 1733 à La Roche (Vosges), mort le 5 décembre 1807 à Versailles, où il était devenu proviseur du Collège. Après la destruction de l’ordre des Jésuites, dont il faisait partie, il rentra dans le monde, fut appelé à Berlin comme professeur de Grammaire, par Frédéric II, dans l’intimité duquel il vécut, et rentra en France en 1784. On a de lui Mes souvenirs de vingt ans de séjour à Berlin, 1804, 5 vol.  in-8o, plusieurs fois réimprimé.