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vous à Turin. J’ai reçu une longue Lettre de M. votre père, à qui j’ai répondu tout ce que j’ai cru capable de le calmer, et qui craint que vous ne soyez malade ou que vos Lettres réciproques ne soient interceptées. Il me mande que, depuis que vous êtes à Berlin, il n’a reçu aucune Lettre de vous ; M. de Saluces[1] m’écrit la même chose. Voyez donc à prendre des mesures pour les tirer d’inquiétude. J’écris au roi pour le prier de prendre des mesures afin que vos Lettres parviennent à leur destination, si par hasard elles étaient interceptées en allant par une voie directe.

Vous devez avoir reçu le cinquième Volume de mes Mélanges, au moins si j’en juge par une Lettre que m’écrit le prince de Prusse ; ditesinnoi si vous les avez lus et ce que vous en pensez.

Quoique ma santé continue à n’être pas trop bonne, je n’ai pas laissé de travailler à bien des petites choses, entre autres sur le problème des trois corps, dont j’avoue que toutes les solutions que je connais me paraissent laisser beaucoup à désirer. J’espère vous envoyer dans le courant de cette année ce que je vous ai promis pour vos Mémoires ; il me paraît par les journaux que le Volume de 1759 paraît, et peut-être celui de 1760 ; je désirerais beaucoup de les voir, surtout s’il y avait quelque chose de vous.

M. de Catt vous remettra un petit Mémoire que j’ai lu à l’Académie le jour où le prince de Brunswick y vint ; ce n’est que l’extrait d’un plus long Mémoire qui sera imprimé dans nos Volumes de Paris[2].

Adieu, mon cher ami, donnez-moi de vos nouvelles et n’oubliez pas d’écrire à Turin, où votre famille et vos amis sont fort en peine de vous. M. Dutens me marque aussi qu’il n’a point entendu parler de vous et qu’il en est en peine. Je lui donnerai de vos nouvelles au premier jour, mais écrivez-lui de votre côté. Iterum vale et me ama.

À Monsieur de la Grange, directeur de la Classe mathématique
de l’Académie royale des Sciences, à Berlin
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  1. J.-Ange, comte de Saluces de Menusiglio, général d’artillerie, physicien, chimiste, l’un des fondateurs de l’Académie de Turin, né à Saluces en 1746, mort en 1810.
  2. Ce Mémoire, intitulé Nouvelles recherches sur les verres optiques, est inséré dans le