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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

N.-B. — Au dos de cette Lettre se trouve la note suivante, qui est probablement de la main de M. de Catt, à qui d’Alembert adressait souvent les Lettres qu’il écrivait à Berlin :

Voilà, mon bon ami, une Lettre que je viens de recevoir avec cette pièce. On est fort inquiet, me dit M. d’Alembert, chez vous, de ce qu’on n’a point de vos nouvelles. Je crois bien que ce sot de domestique gardait les Lettres. Vous avez bien fait de le chasser. Adieu, monsieur ; mille compliments à M. Bitaubé. Portez-vous bien, pensez à moi, aimez-moi, et donnez quelquefois de vos nouvelles. Je vous embrasse.


44.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Berlin, ce 23 février 1767.

Mon cher et illustre ami, je suis bien touché de la marque d’amitié que vous me donnez en vous plaignant de mon silence ; je vous promets que vous n’aurez plus de pareils reproches à me faire à l’avenir. Cependant vous me feriez tort de m’accuser de négligence à votre égard. Votre temps vous est si précieux, que je crains toujours de vous importuner, surtout quand je n’ai rien d’important à vous mander. Mais enfin je suis bien aise que vous m’enhardissiez à cultiver davantage votre commerce, qui ne peut que m’être avantageux à tous égards.

J’ai reçu de la part de votre imprimeur les exemplaires du cinquième Volume des Mélanges que vous m’aviez annoncés. J’en ai gardé un pour moi, dont je vous remercie de tout mon cœur, et j’ai distribué les autres suivant ce que vous m’avez dit. Il est inutile de vous dire combien je suis content de cet Ouvrage. Vous savez assez à quel point tout ce qui vient de vous m’est précieux ; tant pis pour moi si je pensais autrement. Une des choses qui m’ont le plus enchanté, c’est votre Mémoire sur l’inoculation[1]. Il est plein de vues et de réflexions très-

    Volume des Mémoires de l’Académie de l’année 1765 (p. 53 et suiv.), Volume qui ne parut qu’en 1768. Un extrait en avait été lu à l’Académie le 14 mai 1766 et fut imprimé dans le Journal de Trévoux de janvier 1767. C’est cet extrait que d’Alembert envoie à Lagrange.

  1. Il est divisé en trois Parties et intitulé : Réflexions philosophiques et mathématiques sur l’application du Calcul des probabilités à l’inoculation de la petite vérole (p. 305-430).