Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 2.djvu/239

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par d’autres faites par M. Krafft et rapportées dans le même volume, on voit que la force du choc est toujours moindre que la théorie de M. Bernoulli ne la donne.

Depuis, M. d’Alembert a attaqué cette théorie dans ses principes, et a fait voir comment, en envisageant la question sous un point de vue plus exact, on devait parvenir à une formule différente de celle de M. Bernoulli et moins éloignée des expériences de M. Krafft (Théorie de la Résistance des fluides, Chap. VIII).

Enfin M. l’abbé Bossut, à qui nous devons un des meilleurs Traités d’Hydrodynamique théorique et pratique, a cherché de nouveau à décider la question dont il s’agit par des expériences faites avec beaucoup de soin et de scrupule. Elles lui ont donné à peu près, pour la hauteur de la colonne, qui mesure la force du choc direct d’une veine d’eau, le double de la hauteur due à la vitesse, ce qui s’accorde avec le résultat de la solution de M. Bernoulli, quoiqu’on ne puisse disconvenir de l’insuffisance de cette solution, par la manière vague dont l’Auteur considère et calcule l’effet de la percussion d’une veine de fluide contre un plan.

Voici maintenant une nouvelle manière de déterminer cet effet, aussi directe et conforme à la nature des fluides que peut Je permettre le peu de connaissance que l’on a encore des lois de leur mouvement. Cette méthode a de plus l’avantage de s’appliquer également à la percussion directe et à la percussion oblique, et pourra servir non-seulement à fixer sur ce point d’Hydrodynamique l’accord de la théorie avec l’expérience, mais encore à expliquer les anomalies de celle-ci et à rendre ses résultats plus décisifs.

1. Soit (fig. 1) l’orifice du vase ou réservoir quelconque d’où le fluide (l’eau par exemple) s’écoule avec une vitesse uniforme donnée, pour venir frapper perpendiculairement le plan en sorte que l’axe de la veine soit perpendiculaire à la droite et la coupe en deux également au point Comme tout est égal de part et d’autre de cet axe, il est visible que les particules du fluide auront la même disposition et le même mouvement des deux côtés ; de sorte que les deux courbes