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Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 2.djvu/39

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usages avec beaucoup de détail et de précision[1]. Après des témoignages aussi formels de la part d’un Géomètre tel que M. Euler, j’ai dû être surpris du peu de justice que m’ont rendue d’autres Géomètres, qui se sont depuis peu occupés du même sujet, M. Fontaine vient de donner, dans le volume de l’Académie des Sciences de Paris pour l’année 1767, un Mémoire intitulé : Addition à la méthode pour la solution des Problèmes de maximis et minimis. L’Auteur débute par avancer sans aucun fondement que « je me suis égaré dans la route nouvelle que j’ai prise, pour n’en avoir pas connu la vraie théorie. » Ensuite, pour suppléer au défaut prétendu de ma méthode, il en donne deux autres qu’il regarde comme nouvelles et fort supérieures à toutes les méthodes connues pour le meme objet. Je ne crois pouvoir rien faire de mieux pour ma justification que d’inviter les connaisseurs à lire l’Ouvrage même de M. Fontaine et à le comparer avec le mien et avec celui de M. Euler. On verra, si je ne me trompe, que, des deux méthodes de M. Fontaine, l’une n’est autre chose que celle que M. Euler avait donnée dans son excellent Ouvrage intitulé Methodus inveniendi lineas curvas, etc., et qu’il a ensuite abandonnée pour adopter la mienne, et que l’autre est la même, quant au fond, que ma méthode, dont elle diffère seulement par la manière vague et imparfaite dont elle est présentée.

Les autres Géomètres dont j’aurais aussi en quelque façon su jet de me plaindre, quoique par une raison bien différente de la précédente, sont les Pères minimes Le Seur et Jacquier, qui viennent de publier à Parme un très-bon Traité de Calcul intégral.

Ces savants, ayant eu pour objet de rassembler les principales méthodes relatives au Calcul intégral, n’ont pas oublié la nouvelle méthode des variations, à laquelle ils ont même destiné un Chapitre entier du second volume de leur Ouvrage. Il aurait été naturel et même équitable qu’ils eussent fait quelque mention de mon Mémoire de 1762, surtout après en avoir transcrit, comme ils ont fait, plusieurs pages entières[2]

  1. Voyez les pages 12 et 97 du tome cité.
  2. Voyez les pages 521 et suiv. du volume cité, et les pages 174 et suiv. du tome II des Miscellanea Taurinensia (Œuvres de Lagrange, t. I, p. 336 et suiv.).