Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 6.djvu/361

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peuvent avoir lieu d’une infinité de manières différentes, et sans que le Corps soit sphérique et de densité uniforme dans chaque couche ; mais, quoique ces conditions suffisent pour rendre nulles les forces perturbatrices que nous venons de trouver, cependant, comme les expressions précédentes ne sont qu’approchées, il est clair que les forces perturbatrices ne seront réellement nulles que lorsque tous les autres termes qu’on a négligés s’évanouiront aussi en même temps. Il n’y a peut-être que le seul cas où le Corps est sphérique, et de densité uniforme dans chaque couche, dans lequel les forces perturbatrices soient exactement et rigoureusement nulles ; mais c’est ce qui paraît assez difficile à démontrer.

Si l’on suppose que la Terre soit un solide quelconque de révolution, en sorte que tous ses méridiens aient la même figure, et que de plus toutes les parties de même densité y soient distribuées de manière qu’elles forment des couches semblables, supposition qui paraît la plus naturelle et la plus générale qu’on puisse faire, du moins, en tant qu’on regarde la Terre comme ayant été originairement fluide, on aura, dans cette hypothèse,

comme il est facile de s’en convaincre avec un peu de réflexion ; ainsi, à cause de

les deux forces perturbatrices provenant de la non-sphéricité de la Terre deviendront

dont la première agira suivant le rayon vecteur et l’autre perpendiculairement à ce rayon.