Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 6.djvu/388

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bien confirmée par les observations des autres planètes, que même elle paraît être contredite par celles de Saturne, dont le mouvement va en se ralentissant au lieu de s’accélérer, comme cela devrait être en vertu de la résistance de l’éther, il me semble qu’on ne doit pas admettre cette hypothèse uniquement dans la vue d’expliquer par son moyen l’équation séculaire dont il s’agit.

Je dis : si cette équation est réelle ; car il me paraît que les preuves que l’on en a jusqu’à présent ne sont pas bien décisives., puisqu’elles sont fondées uniquement sur quelques observations faites dans des siècles fort éloignés, et sur l’exactitude desquelles on ne saurait guère compter.

37. M. Dunthorn, le premier après M. Halley qui ait adopté l’hypothèse de l’accélération de la Lune, et le seul, ce me semble, qui soit entré là-dessus dans quelques détails, ne s’en est pas tenu à la simple comparaison des observations des années 720 avant J.-C. et 977, 978 après J.-C. avec les modernes, pour prouver la nécessité de cette accélération il a aussi discuté, dans le même objet, quelques autres observations faites dans les siècles intermédiaires (voir le volume XLVI des Transactions philosophiques) ; mais, quoique ces observations paraissent confirmer en gros l’accélération du mouvement moyen de la Lune, elles ne s’accordent cependant pas entre elles, à beaucoup près, ni sur la quantité de l’accélération séculaire, ni même sur la loi de cette accélération c’est ce que je vais faire voir en empruntant les résultats des calculs de ce savant Astronome.

Les observations qu’il a examinées sont, en les rangeant par ordre chronologique

1o Une éclipse de Lune observée à Babylone le 9 mars 720 avant J.-C. et rapportée par Ptolémée dans le IVe Livre de son Almageste, Chapitre VI. On ne sait d’autres circonstances de cette éclipse, sinon qu’elle a commencé plus d’une heure après le lever de la Lune, et qu’elle a été totale. M. Dunthorn, ayant fait à cette observation les réductions convenables, a trouvé que le commencement a dû être à ensuite, l’ayant calculée par ses propres Tables, qui n’ont jamais été publiées,