Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 7.djvu/402

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avouer que la projection est plus exacte par ses calculs que par les règles ordinaires ; mais l’erreur qu’on commet en prenant les distances mesurées sur la projection pour les vraies distances apparentes a lieu également dans la méthode de cet astronome, et il est étonnant qu’il ne s’en soit pas aperçu. Nous ferons voir ailleurs comment on peut rectifier à cet égard et simplifier même la méthode dont il s’agit.

8. Comme la principale difficulté à laquelle l’usage de la méthode des projections est sujet consiste à décrire les ellipses qui doivent représenter les différents parallèles terrestres ; que d’ailleurs ces ellipses doivent être toutes semblables pour une même projection du globe à l’égard du Soleil, c’est-à-dire, pour une même déclinaison du Soleil, mais seulement de différentes grandeurs, et placées à différentes distances du centre de la projection, suivant la latitude du parallèle correspondant, M. de Lalande a pensé que ce serait rendre un service essentiel à ceux qui voudraient pratiquer la méthode des projections, et contribuer en même temps à la perfection de cette méthode, en donnant des ellipses déjà tracées et divisées pour différents degrés de déclinaison du Soleil, avec une Table qui indiquerait la valeur du rayon de la projection, ainsi que la distance du centre de l’ellipse au centre de la projection, en parties du grand axe de l’ellipse, pour chaque latitude à laquelle l’ellipse doit répondre ; car, comme le rayon de la projection est arbitraire, rien n’empêche de le prendre tel qu’il puisse cadrer à une ellipse déjà tracée, et qu’on suppose devoir représenter un parallèle donné. (Voir les Mémoires de Paris pour 1763.) Cette idée heureuse de M. de Lalande a été adoptée et poussée plus loin par le P. Hell. Non seulement il a étendu la Table de M. de Lalande à tous les degrés de latitude et à tous les degrés de déclinaison jusqu’au vingt+uitième, qui est la limite au delà de laquelle aucun astre ne peut être éclipsé par la Lune ; mais, ce qui est encore plus important, il a pris la peine de calculer les abscisses et les ordonnées de chaque ellipse pour tous les points qui répondent aux divisions de dix en dix minutes ; de sorte qu’on peut, par le moyen de ses Tables, déterminer, avec toute la faci-