Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 7.djvu/576

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

poids, ce qui restitue exactement le poids primitif du blé. Il pourrait y avoir quelques variations à cet égard ; mais, comme elles ne peuvent être que fort petites, nous nous tiendrons à celle donnée en nombres ronds.

Ainsi il faut une livre trois quarts de blé par jour à chaque combattant.

Mais j’observe que les combattants sont des hommes d’élite, tous dans la force de l’âge et des passions, et dont la consommation peut être regardée comme le maximum de consommation de tous les individus.

On remarque que les hommes consomment en général plus que les femmes, et les femmes plus que les enfants, et que, dans une famille composée d’un mari, d’une femme et de trois enfants au-dessous de dix ans, le père consomme presque autant à lui seul que le reste de la famille.

Or je vois, par le même tableau de populâtion dont j’ai parlé ci-dessus, qu’il y a au moins un cinquième au-dessous de dix ans. Ainsi l’on peut supposer que ce cinquième compense par sa consommation ce que les femmes consomment de moins que les hommes ; de sorte qu’en ayant encore égard à la moindre consommation des vieillards, on en peut conclure, sans craindre de se tromper beaucoup, que la consommation totale de tous les habitants de la France, pour être de pair avec celle des troupes, ne doit être que les quatre cinquièmes de la consommation d’un égal nombre de combattants, c’est-à-dire, de

Ainsi la consommation totale en blé sera, à raison de 1\tfrac{3}{4} livre, de de livres, et celle de la viande, à raison d’une demi-livre, de de livres par jour.

Donc, multipliant par on aura, pour la consommation totale annuelle en blé, de livres, et en viande livres.

La consommation moyenne de chaque individu serait par jour d’une livre et deux cinquièmes de blé, et de deux cinquièmes de livre de viande ; et par an, de livres de blé, et de livres de viande.

La seconde manière de déterminer la consommation moyenne du blé et de la viande est fondée sur les registres d’entrée des villes qui étaient sujettes à des droits. Je me contenterai dans ce moment de considérer