Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 8.djvu/165

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On a par là la démonstration la plus simple de la loi donnée par Newton pour la somme des puissances des racines. Mais les formules précédentes sont surtout utiles pour approcher de la valeur de la plus grande des racines En effet, il est clair que, si toutes ces racines sont réelles et que soit par exemple la plus grande des racines, soit qu’elle soit positive ou négative, la puissance surpassera d’autant plus les puissances semblables des autres racines, et même la somme de ces puissances, que l’exposant sera plus grand ; d’où il s’ensuit que, si et sont des termes consécutifs de la série on aura à très-peu près et cette valeur de la racine sera d’autant plus approchée que les termes dont il s’agit seront plus éloignés du commencement de la série.

3. Si parmi les racines il y en avait d’imaginaires, on aurait, par exemple,

alors, faisant et on aurait

donc, par le théorème connu,

et par conséquent

Ainsi, pourvu que la racine soit en même temps plus grande que ou c’est-à-dire plus grande que la puissance surpassera aussi la somme de pareilles puissances de et

Donc la méthode ne sera en défaut, à cause des racines imaginaires, qu’autant qu’il s’en trouvera dans lesquelles le produit réel des deux racines correspondantes sera plus grand que le carré de la plus grande