Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 8.djvu/189

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D’où il s’ensuit que l’équation dans laquelle

aura aussi des racines réelles qui tomberont entre les valeurs des racines et et et ainsi de suite.

Il résulte de ces formules différentes conséquences que nous allons développer.

Si l’équation primitive a deux racines égales, l’équation dérivée aura une racine qui, devant tomber entre ces deux, leur sera encore égale ; par conséquent, le facteur qui contiendra cette racine sera un diviseur commun des deux polynômes et ce qui est d’ailleurs évident, parce que le polynôme contenant le facteur carré le polynôme contiendra encore le facteur simple Ainsi l’équation renferme la condition pour qu’une des racines de l’équation soit double.

On prouvera de la même manière que, si l’équation a trois racines égales, le facteur qui contiendra cette racine sera un diviseur commun des trois polynômes et et que les deux équations contiennent les conditions pour que l’équation ait trois racines égales, et ainsi de suite, ce qui donne les théorèmes connus sur les racines égales.

5. Considérons d’abord les racines réelles de l’équation en tant qu’elles peuvent être positives et négatives, et supposons qu’elle en ait un nombre de positives et un nombre de négatives. Donc l’équation aura nécessairement racines réelles positives, racines réelles négatives, et de plus une racine réelle qui pourra être positive ou négative, car, puisque entre deux racines consécutives de l’équation il en tombe nécessairement une de l’équation il en tombera positives entre les positives, négatives entre les négatives, et une entre la plus petite positive et la première négative, qui pourra être positive ou négative.