Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 8.djvu/194

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racines, c’est-à-dire le degré de l’équation, sera lui-même pair ou impair.

7. On pourra donc toujours juger de la nature des racines d’une équation quelconque de degré par celles de l’équation dérivée qui est toujours d’un degré moindre d’une unité, car, ayant les racines réelles de celle-ci, qu’on suppose rangées par ordre de grandeur, il n’y aura qu’à les substituer successivement au lieu de dans l’équation proposée ; et l’on en conclura :

1o Qu’elle aura ou n’aura pas une racine plus grande que selon que sera ou

2o Qu’elle aura ou n’aura pas une racine comprise entre et selon que sera de signe différent ou de même signe que

3o Qu’elle aura ou n’aura pas une racine comprise entre et selon que sera de signe différent ou de même signe que et ainsi de suite ;

4o Et qu’enfin elle aura ou n’aura pas une racine plus petite que selon que sera positif ou négatif dans le cas de impair, et négatif ou positif dans le cas de pair.

Ainsi l’on connaîtra par ces règles non-seulement le nombre des racines réelles de la proposée, mais encore leurs limites, et, si l’on veut compléter ces limites à l’égard des racines plus grandes que ou plus petites que il n’y aurait qu’à chercher encore, par les méthodes du Chapitre IV (no 12), les limites des racines positives et des racines de l’équation proposée.

Nous remarquerons ici, à l’occasion des règles données dans cet endroit d’après Newton et Maclaurin pour trouver ces limites, que Rolle les connaissait déjà, comme on le voit par les Chapitres V et VI du second Livre de son Algèbre.

8. Nous avons supposé jusqu’ici que l’équation proposée pouvait avoir des racines imaginaires mêlées avec les réelles ; examinons présentement ce qui doit résulter de la supposition que toutes ses racines soient réelles.