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de cinquante sols à un écu pour quarante ou cinquante exemplaires[1].

L’Université n’eut pas toujours à se louer de ses imprimeurs. Plus d’un, soudoyé par les Jésuites, imprima, quoique non approuvées, les thèses des élèves de la Compagnie[2] ou exigea des gradués plus que ne comportait le tarif[3]. De leur côté certains gradués, au mépris d’un privilège pourtant incontestable, faisaient imprimer ailleurs leurs thèses[4], et le Collège ne maintenait pas sans quelque peine des contrats auxquels on « brêchait » trop souvent[5]. On le vit cependant plus d’une fois accorder au fils la succession du père, en raison du zèle et de la fidélité de celui-ci[6].

Il reste à dire quelques mots des agents que l’Université chargeait à l’occasion, dans des circonstances extraordinaires, de la défense de ses intérêts. Les attaques dont ses privilèges étaient l’objet de la part des Universités françaises l’obli-

    l’oblige à imprimer le livre sur les privilèges de l’Université compose par M. Payen et à en remettre gratuitement un exemplaire à chaque docteur et douze exemplaires pour les archives de l’Université. En 1728, on stipule qu’il imprimera gratis les statuts et lettres patentes intéressant l’Université. A. V. D 30, fo 110 ; D 31, fo 122 ; D 33, fo 145.

  1. En 1728, le prix est fixé à 50 sols pour 50 thèses de bachelier et de licencié et à dix sols la douzaine pour le surplus. En 1769, le tarif est de 3 livres pour 40 thèses de bacheliers et 50 au besoin. A. V. D 33, fo 145 ; D 35, fo 37.
  2. A. V. D 29, fo 28.
  3. A. V. D 32, fo 376.
  4. A. V. D 32, fo 181.
  5. A. V. D 34, fo 98.
  6. Jacques Bramereau est nommé en 1634 en remplacement de son père (élu en 1626) et est lui-même remplacé par son fils Georges Bramereau (1659 à 1681) Laurent Lemolt, qui succède à Bramereau en 1681, est remplacé en 1687 par son fils Georges Laurent, qui exerce jusqu’en 1698. Ces cinq imprimeurs, les trois Bramereau surtout, ont exercé leurs fonctions avec grand honneur. Il n’en est pas de même de Malard (1698-1728), ni même peut-être de Domergue (1728-1769), mais les bonnes traditions reprennent avec les Chambaud père et fils (1769-1780-1791). A. V. D 28, fos 97 et 142 ; D 30, fo 110 ; D 31, fo 122 et 198 ; D 32, fo 97 ; D 33. fo 145 ; D 35, fos 37 et 157.