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garde des remparts, impositions, exemptions de taxes, travaux municipaux, l’Université, qui, on le verra, joue dans l’administration de la ville un rôle fort important, — porte devant lui ses différends avec les consuls. Conciliateur, sa parole est écoutée avec déférence ; juge, on se soumet d’ordinaire à ses arrêts[1].

Au surplus, fort respectueux des droits et privilèges du corps universitaire, le vice-légat en sauvegarde les prérogatives, quand elles lui paraissent certaines, le rang, quand l’usage le lui a dévolu, la juridiction même quand elle est injustement attaquée. L’Université, soupçonneuse comme tous les corps privilégiés, se défie de ses « supérieurs » qu’elle suppose « jaloux[2] » d’elle et toujours disposés à l’amoindrir ; elle se tient sur la défensive et a, comme dit un primicier, « l’œil au bois[3] ». Néanmoins les bons procédés du vice-légat la rassurent ; elle reconnaît à maintes reprises son impartialité[4], sa bienveillance et plus d’une fois se loue de ses bons offices, — dans l’affaire de la noblesse du primicier, par exemple, où victorieuse enfin, elle lui attribue équitablement une bonne part du succès[5].

Le pape, chef suprême de l’Église et souverain temporel d’Avignon, intervient à son tour, à ce double titre, dans l’administration de l’Université. Son action s’exerce tantôt directement par des bulles, brefs ou autres actes personnels, tantôt par l’intermédiaire des Congrégations, chargées d’élucider les questions particulièrement délicates et difficiles et de les résoudre par des rescrits. À peine est-il besoin d’ajouter

  1. Voir les règlements faits par Les vice-légats pour l’administration de la ville en 1706, 1707, etc. A. V. D 32, fo 205 et suiv. D 29, fo 75.
  2. A. V. D 31, fo 139.
  3. A. V. D 32, fo 190.
  4. A. V. D 30, fo 180.
  5. A. V. D 35, fo 331.