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gouvernement de l’Église, les papes — d’ailleurs en peine de suffire à une tâche immense, — s’en remirent aux Congrégations de cardinaux. Plusieurs d’entre eux cependant intervinrent directement dans les questions universitaires qui se débattaient à Avignon : Benoît XIII, par exemple, en 1728, quand il reconnut proprio motu la noblesse héréditaire du primicier[1], et plus tard Pie VI, lorsqu’il accueillit les doléances des médecins, malgré les docteurs en droit[2] ou confirma l’agrégation des séminaires, en dépit des docteurs en théologie de l’ordre des dominicains[3].

Les affaires où l’Université avignonaise pouvait se trouver intéressée, ressortissaient à trois Congrégations différentes, dont il n’est point toujours facile de démêler les attributions respectives, si tant est que ces attributions fussent bien nettement déterminées. À la Congrégation d’Avignon, créée en 1693[4], revenaient, en général, les affaires temporelles : différends avec le conseil de ville, ou avec d’autres corporations, appels des décisions du vice-légat[5]. Devant elle fut discutée l’agrégation à l’Université du collège des Jésuites[6] ; elle régla même une fois la composition des jurys pour les examens des Facultés[7].

C’est, au contraire, la Congrégation de Propaganda fide qui, depuis le xviie siècle, reçut l’administration des collèges pontificaux. On verra plus loin l’Université lutter longtemps et sans succès contre les empiétements de la Propagande à cet endroit.

  1. Bulle de Benoît XIII, du 17 sept. 1728. Cf. A. V. D 33, fo 132. Laval, 73.
  2. Bref de Pie VI, du 18 juin 1784. Laval, 75.
  3. Brefs de Pie VI, du 24 janvier 1786. Laval, 76, 77.
  4. Jusqu’en 1691, Avignon et le Comtat furent administrés par des légats. À partir de cette époque, le légat fut remplacé par un vice-légat subordonné à une Congrégation composée de cardinaux et de prélats et établie par rescrit du pape Innocent XII du 16 février 1693.
  5. A. V. D 32, fo 181. D 34, fo 322.
  6. Rescrit du 27 sept, 1760. A. V. D 34, fo 365.
  7. A. V. D 34, fo 362.