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xve siècle, au régime des Facultés, par l’autorité pontificale.

Mais il se produisit, du fait de la municipalité d’Avignon, dans la Faculté de droit notamment, un changement qu’il est intéressant de noter. Le Conseil de Ville s’était toujours montré jusqu’ici fort jaloux de contribuer pour sa part, à la prospérité de l’Université. Il avait donc appelé à plusieurs reprises à Avignon ou subventionné sur les fonds municipaux des maîtres déjà avantageusement connus, des jurisconsultes surtout, dont l’enseignement lui paraissait capable d’attirer à l’Université de nombreux écoliers. Tels, par exemple, en 1517 et 1518, André Delza et André Castelhion engagés l’un à raison de cinq cents écus, l’autre à raison de quatre cents, et plus tard Jean-François de Rippa qui reçut jusqu’à trois mille livres, Celio Amaseo, Emilio Ferreti, Perrinet Parpailhe et enfin les Suarès, qui s’établirent définitivement à Avignon et y firent souche de professeurs[1].

  1. Il n’entre pas dans notre sujet de traiter, même sommairement, la question des rapports de la ville d’Avignon avec l’Université avant le xviie siècle et moins encore celle des institutions municipales d’enseignement. On sait que la municipalité avignonaise, jalouse d’assurer l’instruction des jeunes gens, entretenait des écoles de grammaire et qu’à plusieurs reprises elle appela à Avignon des étrangers pour y enseigner la rhétorique, la poésie et même la logique et la philosophie : parmi ces étrangers on peut citer notamment Achates Long et Gilles Bernardin (V. délibérations du Conseil de ville des 6 oct. 1376, 30 avril 1470, 14 oct. 1478, 30 oct. 1480, 17 sept. 1484, 14 mars et 8 août 1491, 14 mars 1497. Arch. munic. d’Avignon. Reg. des délib., t. 1. fo 86 ; t. III, fo 237 ; t. IV, fo 172 ; t. V, fos 65 et 238 ; t. VI, fos 6 et 119). En ce qui concerne particulièrement l’Université, l’intervention de la ville est constante, surtout à la fin du xve et dans la première moitié du xvie siècle. En 1467, en 1480, en 1485, en 1493, le conseil de Ville appelle pour enseigner à l’Université concurremment avec les professeurs ordinaires de médecine, des docteurs déjà avantageusement connus, tels Guilhermis et Imberti, ce dernier chargé en 1480 d’enseigner « la physique et la philosophie ». (Délib. du Conseil de Ville des 13 oct. 1467, 8 mai 1480, 14 mai 1485 et 29 nov. 1493. Arch. munic. d’Avignon, Reg. des Délib., t. III, fo 192 ; t. V, fo 109 ; t. VI, fo 53. Cf. Laval. Histoire de la Faculté de médecine d’Avignon, p. 27 et 28.) Pour l’enseignement du droit, la sollicitude de la municipalité est plus grande encore ; des docteurs étrangers sont appelés fréquemment et généreusement rétribués : André Delza