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l’Université ; trois d’entre ces maîtres appartenaient à la même famille : M. Jean-Baptiste Levieux de Laverne, M. Esprit-Benoît Levieux de Laverne, son fils et M. de Guilhermis, son neveu. À eux trois, ils gardèrent cette régence pendant près de soixante-dix ans[1].

La régence de médecine eut une fortune à peu près pareille. On a vu déjà qu’elle constituait à elle seule tout l’enseignement médical officiel et que le Collège des docteurs en droit en disposait. Elle resta viagère jusqu’en 1617, époque où mourut son titulaire, Denis Chrétien, qui avait enseigné pendant vingt-trois ans[2]. On décida alors qu’elle deviendrait triennale, mais le Collège des docteurs se réserva d’autoriser des exceptions à cette règle et, s’il ne la conféra que deux ou trois fois ad vitam à plusieurs reprises, il continua dans leurs fonctions pour deux ou plusieurs périodes triennales les professeurs dont l’enseignement était particulièrement brillant ou fécond[3] ; du reste, ces réélections interdites, en principe,

    y aura un régent de droit français, sous lequel S. M. veut que chaque écolier étudie pendant un certain temps, que pour ce sujet il croit nécessaire de créer une nouvelle régence et, parce qu’elle ne sera pas aussi considérable que les autres et pour trouver plus facilement quelque personne de ce corps propre et habile pour remplir dignement cet emploi, il est du sentiment de la donner ad beneplacitum Collegii, sous les mêmes honneurs, honoraires, émoluments et casuel concédés au régent institutaire. A. V. D 32, fo 141.

  1. De 1719 à 1791. Les autres professeurs furent M. de Folard (1700-1706) et M. G.-G. Teste (1706-1719). Délib. du Coll. des docteurs des 22 mai 1719, 29 avril 1723, 16 mars 1741, 29 avril 1747, 22 mars 1773. A. V. D 33, fos 18, 78 et 386 ; D 34, fo 39 ; D 35, fo 69.
  2. Délib. du Coll. des docteurs du 1er mai 1617. Sur la collation et provision de la régence de médecine vacante par la mort de M. Denis Chrétien, dernier possesseur d’icelle, appartenant ladite collation à plein droit au Collège, ont été faites les propositions et conclusions suivantes par le primicier et les docteurs au nombre de 91. La proposition de conférer la régence ad vitam est rejetée par 64 voix contre 27 ; sa triennalité est votée par 84 voix contre 7. On stipule que le régent ne pourra être continué dans l’exercice de ladite régence sans nouvelle provision et députation. Cette délibération est confirmée le 11 mai 1622. A. V. D 29, fos 59 et 83.
  3. Le 26 juin 1638, M. Paul-Antoine Chrétien, qui avait déjà exercé pendant