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pour les chaires de droit, ne l’avaient jamais été pour la chaire de médecine[1].

L’insuffisance d’un seul professeur, quels que fussent d’ailleurs son savoir et son zèle, avait de bonne heure frappé le collège des médecins. Il avait essayé d’y remédier en instituant des cours supplémentaires confiés à des agrégés ; mais les résultats avaient été médiocres, et dès 1677[2], il songeait à créer

    deux triennaux, est élu ad beneplacitum Collegii ; de même, les 7 mai 1631, M. Gastaldy père, qui avait déjà exercé à plusieurs reprises, pendant quinze ans, est élu pour trois ans et on convient qu’après le triennal, la régence lui sera prorogée ad beneplacitum Collegii ; enfin, le célèbre Calvet, élu pour trois ans en 1759, puis réélu pour trois ans en 1759 et pour six ans en 1762 est prorogé ad libitum Collegii, le 14 mars 1768 « sans déroger aux statuts. » A. V. D 29, fo 184 ; D 33, fo 183 ; D 35, fo 19.

  1. Comme pour les professeurs de droit, on confia souvent la régence de médecine pour une nouvelle période triennale à des docteurs sortis d’exercice depuis un temps plus ou moins long. Sans parler des trois régents cités plus haut, plusieurs furent ainsi rappelés deux ou trois fois en fonctions. De 1617 à 1790, la première chaire de médecine ne compta que vingt-six titulaires. C’est en 1686 seulement qu’on fit concorder l’entrée en fonctions des professeurs avec le commencement de l’année classique (A. V. D 31, fo 187). Il est inutile d’insister sur les inconvénients du système suivi jusque là et en vertu duquel le professeur quittait sa chaire le 20 février. Dans l’assemblée ou Collège des docteurs en droit du 16 mars 1686, on remarque « qu’à la fin des trois ans, il n’y a jamais aucun écolier, d’autant que le régent qui devait finir le 20 février, au lieu de continuer à enseigner depuis la Saint-Luc précédente, voyant que son temps devait finir sitôt se néglige et ne va pas à l’Université pour enseigner. Les écoliers obligés d’attendre jusqu’à la Saint-Luc ne viennent pas à Avignon » (Ibid.)
  2. V. Laval, Histoire de la Faculté de médecine d’Avignon, p. 224. La création est du 10 nov. 1677, mais les délibérations des médecins ne sont inscrites dans les registres des délibérations du Collège des docteurs en droit qu’à partir de 1695, et la première mention de l’élection d’un professeur d’anatomie qu’on trouve dans les registres date seulement de 1697. Le 9 sept. de cette année, M. Ch. Delafont est élu régent d’anatomie pour un an en remplacement de M. Pinard, dont le temps d’exercice expirera à la Saint-Luc ; il recevra comme honoraire, cinq livres communes de chaque aspirant au doctorat. (A. V. D 32, fo 81.) Les nominations se succèdent régulièrement à partir de cette époque. La chaire compta trente-quatre titulaires, dont plusieurs furent réélus jusqu’à quatre et cinq fois. L’élection avait généralement lieu en septembre. En 1718, on décida qu’elle aurait lieu en août, comme pour la chaire de botanique, dont il va être question, afin de donner aux nouveaux titulaires le temps de se préparer à leur enseignement (A. V. D 33, fo 5).