Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/137

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une seconde chaire magistrale plus particulièrement consacrée à l’enseignement de l’anatomie. Comptant peu sur le concours du Collège des docteurs en droit, les médecins décidèrent de faire seuls les frais de la nouvelle régence ; en retour, ils s’attribuèrent le choix du professeur, lequel ne devait être élu que pour un an. Les candidats aux très modestes fonctions dont il s’agit ne paraissent pas d’ailleurs avoir abondé, car on en vint à décider, en 1747, que chacun des agrégés devrait les remplir à son tour[1] ; le règlement de 1677 semble avoir prévu cette disette de postulants : il avait stipulé, en effet, qu’à défaut de toute candidature, le plus jeune des agrégés serait chargé du nouvel enseignement.

Quoi qu’il en soit, lorsque Louis XIV, par son édit de 1707[2], eut réorgarnisé les études médicales, la Faculté de médecine d’Avignon, pour se conformer aux prescriptions du roi de France, n’eut rien à innover sur ce point. Non seulement elle possédait un professeur d’anatomie, mais elle avait un amphithéâtre et un service de dissections[3]. Au contraire, l’enseignement de la botanique était à créer. Le collège des médecins y pourvut par la création d’une troisième régence,

  1. A. V. D 34, fo 71.
  2. Isambert, Anciennes lois françaises, t. XX, p. 500. L’art. 22 de l’édit rend obligatoires les études d’anatomie.
  3. Délib. du Collège des docteurs du 3 juillet 1696. Sur la requête du régent (Ch. Delafont) et du collège des docteurs en médecine, le Collège des docteurs agrégés en droit « délibère de faire un amphithéâtre dans la présente école pour faire des anatomies, par le moyen desquelles les écoliers seraient attirés dans cette Université en quantité, pour y étudier et prendre ensuite leurs degrés, ce qui redonderait au grand honneur et avantage de l’Université et du bien public. On construirait l’amphithéâtre en bois avec une table pour les démonstrations dans l’école de médecine ou ailleurs. » (A. V. D 32, fo 56.) Le 3 mars 1697, l’hôpital Sainte-Marthe s’obligea à fournir des cadavres pour les dissections (un homme et une femme par an). En 1745, on adjoignit au professeur un chirurgien qui sous le nom de démonstrateur anatomique devait faire des démonstrations sur les cadavres ». A. V. D 33, fo 460 (délib. du coll. des médecins du 19 mars 1745).