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différentes sortes ; à partir de 1730, il se permet d’opérer sur des cadavres. Sans doute les dissections de ce genre sont encore rares et insuffisantes ; elles marquent néanmoins un progrès qu’il serait injuste de ne pas noter. En général, le cours théorique d’anatomie occupait le premier semestre, la seconde partie de l’année était consacrée aux dissections.

Quant au régent botanique, son cours comprenait toute la matière médicale (produits minéraux, végétaux et animaux) et se divisait en deux parties. En hiver, il traitait théoriquement des médicaments, de leurs indications et contre-indications et des précautions à prendre dans leur usage, y compris les différentes formules sous lesquelles on pouvait les ordonner. En été (hieme præcipitante et vere jam appetente), il herborisait soit au jardin botanique, soit dans les champs ; les plantes médicinales de la région comtadine étaient l’objet d’une étude spéciale. Un tel cours, aujourd’hui presque déserté par les étudiants en médecine et abandonné aux pharmaciens, avait encore une très grande importance à une époque où l’usage fréquent et même indiscret des remèdes, purgatifs, vomitifs, diurétiques, cardiaques, sudorifiques, apéritifs doux et forts, etc., distribués à profusion par les docteurs sous la triple forme de sels, de pilules et de potions, méritait encore les sarcasmes que Molière lui avait prodigués[1].

Comme l’enseignement médical, l’enseignement de la théologie, longtemps attribué à un seul professeur universitaire,

  1. Il ne nous est pas resté de cours de médecine professé à l’Université d’Avignon, mais à défaut de documents plus étendus, on peut se faire une idée de ce qu’était l’enseignement médical dans cette Faculté au xviiie siècle, par les œuvres du célèbre Calvet, en partie imprimées, en partie manuscrites (M. C. 2343 et suiv.) et par les cours qu’il avait suivis à Montpellier et qui formèrent sans doute la base de son enseignement. (M. C. 2341 et suiv.) — Voir aussi des traités de matière médicale fort étendus. (M. C. 1004 et 1007.) — Enfin les programmes de l’Université indiquent très exactement le sujet des cours pour l’ensemble du xviiie siècle. A. V. D 73.