Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/161

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ce cours — le seul qui nous soit parvenu, — pour exemple, il semble bien que l’enseignement du droit français valait à Avignon celui des Facultés du royaume. Ordonnances royales, travaux des principaux jurisconsultes, arrêts des Parlements, aucun des éléments de la législation générale n’y était inconnu ou négligé et même notre Université paraît avoir plus d’une fois sacrifié aux intérêts de ses étudiants régnicoles ceux de sa clientèle comtadine, pour laquelle l’étude des coutumes avignonaises eût présenté plus d’attrait.

La Faculté de médecine n’avait eu, pendant longtemps, qu’un seul professeur. Encore au xviiie siècle « la province dévolue », comme on disait, à ce maître restait presque sans limites. À vrai dire, toute la médecine y entrait. En général — et sans que cette tradition fût toujours respectée, — il divisait son cours en trois parties correspondant aux trois années de sa régence et traitait, la première année, de la physiologie, la deuxième, de la pathologie et de la sémiotique, la dernière année enfin, de la thérapeutique et de l’hygiène. C’est là du moins la division que consacrent les programmes de l’Université. Du reste, pendant les dernières années du xviiie siècle, la pathologie prend une place de plus en plus grande dans l’enseignement médical et le professeur lui consacre parfois les trois années de sa régence. En même temps, le cours devient de moins en moins « livresque » et MM. Vicary et Voullonne, par exemple, s’efforcent de l’accommoder à la pratique de la clinique. Enfin, il arrive parfois que le professeur d’anatomie empiète sur le domaine de son collègue et se chargeant d’une partie de l’enseignement physiologique, lui permet de donner tous ses soins à l’étude de la pathologie.

À son tour, l’enseignement de l’anatomie prend un caractère de plus en plus expérimental. Le professeur s’est d’abord borné à des descriptions ; bientôt il dissèque des animaux de