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tous revêtus de leurs robes. Le bedeau y avait convoqué les étudiants des quatre Facultés qui, généralement, accourraient en grand nombre. Le primicier les exhortait à faire un choix judicieux ; après quoi, le vote avait lieu à voix basse, par appel nominal, au pied de l’autel. En raison des dépenses que devaient faire les abbés, les candidats n’étaient pas nombreux. On ajoutait cependant beaucoup d’importance à l’élection et chacun était jaloux d’y concourir. En 1782, on voulut exclure du vote les étudiants des séminaires ; malgré les protestations de quelques régents universitaires, le droit des séminaristes fut reconnu et depuis 1786 demeura incontesté[1].

Les cérémonies de la confrérie gardaient aussi un vif éclat. Ni la messe annuelle, ni la fastueuse procession prescrite par les statuts, n’étaient tombées en désuétude. La veille de la fête du saint, cette procession, conduite par les chefs de la confrérie et par ceux de l’Université, en costume d’apparat, et suivie par tous les étudiants, l’épée au côté et un cierge à la main, se déroulait dès deux heures de l’après-midi, à travers les principales rues de la ville, au son des violons et des haut-bois, tandis que la cloche de Saint-Didier sonnait à toute volée. Le lendemain, toutes les autorités ecclésiastiques ou municipales, vice-légat, consuls, viguier, juges ou conservateurs, se rendaient de bonne heure à l’église des Prêcheurs et assistaient à la grand’messe, pour laquelle un maître de musique avait été spécialement engagé. L’église et l’autel avaient revêtu une parure nouvelle : des cierges de cire blanche remplaçaient les torches et les brandons d’autrefois. À la place où devaient s’asseoir les magistrats, on avait tendu des tapisseries ; sur la grande porte d’entrée, on avait placé les armes de l’Université entourées d’un cordon de lauriers.

  1. Élection de l’abbé des étudiants faite le 16 déc. 1786. M. C. 248, fo 174.