Page:Joseph Marchand - L'Université d'Avignon aux XVIIe et XVIIIe siècles.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après l’offrande, on distribuait suivant l’usage, des gâteaux à tous les assistants : le vice-légat seul recevait un gâteau de douze sous ; ceux de l’archevêque-chancelier, du primicier et des capitaines d’infanterie et de cavalerie coûtaient dix sous ; ceux des magistrats municipaux, régents et chefs de la confrérie, au nombre de dix-neuf, six sous seulement ; les écoliers n’avaient droit qu’à un gâteau de deux sous. La cérémonie terminée, le recteur était accompagné chez lui en grande pompe et pouvait, s’il le jugeait bon, offrir à dîner à ses confrères ainsi qu’au primicier, aux régents et au secrétaire de l’Université ; le cérémonial indique même que lorsqu’il voulait se faire honneur, il distribuait aux écoliers une livrée qu’ils portaient suspendue à leur cierge, à la procession[1]. Mais sans doute peu d’abbés pouvaient pourvoir à tant de frais.

En dépit de la sécularisation progressive des études juridiques et quoique les étudiants en droit — les plus nombreux de beaucoup à l’Université d’Avignon, — eussent déjà perdu le caractère à demi clérical que revêtait tout écolier dans les Universités primitives, la confrérie de Saint-Sébastien dura autant que l’Université elle-même. À ce titre seul elle eût ici mérité une mention ; mais il était un autre motif de ne point l’oublier : à connaître les institutions de ce genre, on comprend mieux la nature des vieilles corporations enseignantes ; une place leur appartient donc dans l’histoire de celles-ci.

  1. M. C. 2892, fos 261 et suiv.