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2 livres par bachelier et de 20 sous par maître ès arts. S’il était promoteur dans ce dernier examen, ce qui arrivait le plus souvent, il recevait, en outre, un écu. Comme argumentant, il lui était dû 15 sous. C’était, en mettant les choses au mieux, à peine une centaine de livres par an. Pour un professeur si occupé, — le régent de philosophie enseignait quatre heures par jour, tandis que ses collègues du droit et de la médecine enseignaient une heure, et les professeurs de théologie deux heures seulement, — le salaire était médiocre ; mais les Dominicains, chargés de cette chaire, n’avaient-ils pas fait vœu de pauvreté[1] ?

Quant aux médecins, la munificence de leurs clients les dédommageait sans doute de l’insuffisance de leurs traitements de professeurs. Seul, le premier professeur et régent ordinaire de médecine, à raison de l’ancienneté de sa chaire, recevait, comme le doyen de théologie, sur les revenus des greffes, un salaire dérisoire de 30 livres par an. Le régent d’anatomie, celui de botanique — que le Collège des docteurs affectait d’ignorer parce qu’il ne les nommait point, — étaient réduits au casuel. Encore ici, le premier professeur était-il singulièrement favorisé ; les bacheliers lui devaient 2 livres, les licenciés et les docteurs, 15 livres 12 sous. Le régent anatomique ne recevait des premiers que 10 sous et des autres 4 livres 6 sols 8 deniers[2]. Le régent botanique avait un moment

  1. Les comptes des primiciers mentionnent que les deux honoraires des chaires de théologie et de philosophie scolastiques, soit 315 livres, étaient versés par eux au syndic des Frères Prêcheurs. La question se pose donc de savoir s’ils constituaient réellement un honoraire personnel aux professeurs. Ibid.
  2. Tarif de 1710. Il fut décidé, le 29 juillet 1715, que le régent d’anatomie toucherait ces honoraires, même s’il n’assistait pas aux examens et qu’il toucherait, en outre, 6 sous à chaque baccalauréat ou licence. Il avait part à tous les droits habituels perçus par les agrégés et pouvait être promoteur. V. Laval, Hist. de la Faculté de médecine d’Avignon, p. 252.